Deux plus deux - Histoires de Sexe

Deux plus deux

... c’est gentil, me dit-elle en venant me faire la bise. Tu as bien dormi ? continua-t-elle en me fixant de ses beaux yeux bleus. La dernière fois que je l’avais regardée ainsi dans les yeux, elle était en plein orgasme. Il fallait que je chasse cette pensée de mon esprit, car mon bas-ventre se réveillait. Je feins d’être moi-même mal réveillé pour justifier mon mutisme. Véronique ne se découragea pas et poursuivit : — Tu me sers un café s’il te plaît ? C’est bien d’avoir deux hommes à la maison pour s’occuper de moi. Tu vas chercher tout de suite un appart ?— Oui, c’est ce que j’ai prévu. J’ai d’ailleurs une visite programmée ce soir.— Tu sais, tu n’as pas besoin de te presser, ça ne nous dérange pas que tu habites chez nous. Vous pourrez même rester quand Caroline sera arrivée. Il vaut mieux que vous preniez le temps de choisir quelque chose qui vous plaise vraiment.— Merci, c’est très gentil de ta part. Je lui en parlerai. Mais peut-être qu’elle voudra trouver rapidement un nouveau chez soi. C’est un gros changement après 15 ans à Paris, nous avons besoin de reprendre rapidement nos marques.— Oui, je comprends. Tu verras, je ferai en sorte qu’elle se sente chez elle, ici. J’espère que toi aussi tu te sens bien d’ailleurs.— Oui, tout est parfait, répondis-je avec franchise. J’aurais du mal à vous remercier assez. Je comprends pourquoi j’ai quitté Paris ! J’espère qu’on restera en contact quand on aura trouvé un logement.— Ça c’est sûr ! En tout cas je suis impatiente de ...

... faire la connaissance de Caroline… Julien entra dans la cuisine, ne nous laissant pas l’occasion de poursuivre, enchaînant sur un copieux petit déjeuner. Tout en mangeant mes tartines beurrées, je repensais à notre conversation. Je ne pouvais m’empêcher de rapprocher la dernière phrase de Véronique avec sa bisexualité que m’avait révélée Julien. Encore une pièce tordue de ce puzzle… et pourtant, ce moment de complicité avec ce couple si charmant, attentionné, et en même temps si visiblement amoureux l’un de l’autre, m’emplissait de bien-être. Cette amitié naissante me semblait reposer sur des fondations solides… s’il n’y avait eu ces pièces tordues. Ma journée se déroula sans problème. Mon nouveau travail était très intéressant, avec beaucoup de choses à apprendre sur un métier que je connaissais peu. Ma nouvelle équipe était très sympathique et unie. Je dus décliner à contrecœur leur invitation à aller boire un verre en sortant du bureau, car je devais aller visiter une maison. La maison était très jolie, située dans un quartier pavillonnaire, avec un grand jardin. Son seul défaut était d’être un peu loin de mon travail. Et elle souffrait de la comparaison avec la maison de Julien et Véronique. En quoi exactement ? Je n’arrivais pas à y mettre des arguments objectifs. Peut-être tout simplement parce qu’ils n’étaient pas là. Cette maison manquait d’âme… Je saluai l’agent immobilier et pris le chemin du retour à pied, en traversant le centre-ville et ses belles maisons de pierre. ...