1. Mon Hypothalamus et moi (1)


    Datte: 03/08/2018, Catégories: fh, Collègues / Travail hdomine, cérébral, Oral pénétratio, fsodo, délire, humour,

    ... penaud, à mille lieues de mon effronterie. Elle décroise les jambes, rapproche son fauteuil de la table, appuie un coude sur mon dossier fermé. — Vous avez pris votre pied au moins ? scande-t-elle.— Non. Bien sûr que non.— Avez-vous une érection ?— Oui.— Depuis tantôt ?— Oui.— C’est douloureux ?— Un peu. La tête aussi, ça commence.— Ben voyons ! Vous m’étonnez ! ironise-t-elle en ployant ses lèvres à droite. Ça fonctionne parfois votre technique de drague au bazooka ?— S’il vous plaît, vous êtes intelligente, vous savez que je ne bluffe pas.— Ce que je sais, c’est qu’il y a des traitements, efficaces, contre la nymphomanie. Et je ne parle pas d’ablation stupide. Je vais vous prescrire…— Ceci ? Je jette la boîte à demi pleine de mes derniers cachets en date à côté du cadeau de fête des mères. Elle reconnaît le nom, relève des yeux méfiants. — Vous les prenez régulièrement ?— On ne peut plus régulièrement.— Et ça ne marche pas ?— Ça a l’air de marcher ? Je dois recommencer l’histoire ? Elle élude la question. — Ces traitements sont efficaces ! insiste-t-elle.— Ils ne le sont pas avec moi. Ils ne l’ont jamais été. Je vous dis qu’il tient les commandes et il s’en fout, de vos médocs !— Comportement compulsif, projection… Retournez chez un psychiatre, Monsieur V…— Vous n’allez pas m’aider ?— Je ne suis pas qualifiée, je vous l’ai dit, et j’en ai assez entendu, vous ne croyez pas ? Elle se lève. J’accroche la dentelle de son soutien-gorge du bout des yeux. Elle saisit le regard en ...
    ... plein vol, reboutonne aussitôt le chemisier dans sa rigueur du matin. Je me lève à mon tour, les épaules voûtées. Je bande toujours, c’est horrible. Elle esquisse un geste, hésite et pour cause ! Enfin, elle tend la main au-dessus du bureau protecteur. Je ne serre pas la main tendue. Une part non négligeable de mon esprit « voit » encore mon pénis dedans… Non, je ne peux pas, vraiment. Je répète une dernière fois avec la plus grande conviction : — C’est mon hypothalamus ! Et je fonce vers la sortie. Frustré. C’est pas bien grave : je suis toujours frustré. Abominablement frustré. J’ai déjà saisi la poignée de la porte quand elle m’interpelle : — Monsieur V…— Oui ?— J’ai un jeune assistant qui prépare une thèse sur les interconnexions du cerveau et leurs rôles… Je le laisse disposer de mon matériel à l’université… Votre cas l’intéresserait.— Bien. Et vous proposez quoi ?— Il sera là vendredi matin. Je… On doit pouvoir tenter quelques expériences.— Des expériences… Comme chez les nazis ?— Pas ce genre d’expériences, Monsieur V… Au mieux, nous isolerons le problème. Qu’en dites-vous ?— J’en dis : quelle heure ?— Dix heures. Je me retourne vers elle. Rien n’a changé dans son attitude flegmatique. Pas un cheveu qui dépasse. Les mêmes yeux gris qu’avant l’amour, avant le film plutôt. — Dix heures, ça va pour moi. Au revoir, Docteur. Retour à la poignée de porte. — Au fait, ajoute-t-elle dans mon dos. Il est orange.— Pardon ?— Mon string, il est orange, pas pourpre.— Mmh… Je sors. À ...