Escale birmane
Datte: 05/08/2018,
Catégories:
ff,
inconnu,
intermast,
poésie,
exercice,
nostalgie,
occasion,
... devrait pas avoir besoin de parole. Pourtant il me faut trouver un truc à lui raconter, qu’elle reste encore un peu, franchir les portes du sourire, partir un peu plus loin. C’est elle qui m’adresse la parole : – C’est beau ici… Elle parle le français, sa voix est un peu grave et voilée, somptueux… Je ne sais plus vraiment ce qu’elle m’a dit juste après, j’étais sur les notes vocales, au creux de mes tympans résonnant plus profond… Seule la fin, son prénom, Win ma ma aye… Je réponds, le mien ici, plus facile pour tout le monde à mémoriser… – Moi, c’est Vivi, voulez-vous boire quelque chose ? Réponse toujours avec ce foutu sourire qui m’éclate le cerveau et cette bon dieu de voix. Je n’arrive pas à me concentrer sur l’instant, ma cervelle se ballade toujours dans les jungles moites, l’enfer… – Oui, je vais prendre une bière… Pas banal ici pour une fille… La discussion est lancée, un joyeux mélange de français, d’anglais, de quelques mots de birman. Elle est guide comme beaucoup de jeunes dans le pays, elle doit le lendemain récupérer des touristes à la descente de l’avion au petit aéroport à quelques kilomètres du lac. Une de ses amies travaille pour l’hôtel, elle lui prête sa chambre pour une nuit. La plupart du personnel loge sur place. Enfin papote de tout de rien, de la vie et trois bières plus loin, convenu de dîner ensemble, je suis au paradis. Chacune de notre côté, la chambre, la douche et le lit, un truc de princesse, un luxe, vraiment après plus d’une semaine sans, ...
... les draps frais, la moustiquaire, les cloisons en bambou laissant filtré l’air extérieur, un petit bonheur, ma tête divague, allongée en attendant le dîner. J’ai la sensation d’être fauve et proie tout à la fois, un amalgame, d’elle de moi, de ces putains de désirs qui naissent je ne sais où. Bon sang, pourquoi ne pas supposer me contenter de discuter tranquillement, de faire connaissance, prendre mon temps, je n’ai pas le temps. Pourquoi faut-il que le désir prenne le pas, j’en ai vu des tas des belles jeunes femmes, enfin, pourquoi celle là, peut être l’endroit, la fatigue, l’envie d’atterrir, les promesses de sa peau, la chaleur, tout est moite, les odeurs accentuées, je crève d’envie de plaisir… sans lendemain, l’instant et les frissons de tout à l’heure, je construis des châteaux avec pas grand-chose, je dois être cinglée… Stop, arrêt de mes tergiversations, je pars pour le restaurant, elle est déjà arrivée. J’aurai pu rester sur le pas de la porte un bon moment, j’ai du y rester d’ailleurs, je ne sais plus, ces longs cheveux raides, la rondeur de son épaule… Faut que j’arrête de fantasmer… Dîner, bonsoir… alors… reposée, les chambres sont très confortables. Échanges respectifs de quasi les mêmes banalités et re-papote, des tous, des riens, final, la banalité des propos me convient, pas de soucis. La bière est fraîche et légère, Myanmar beer, mais même peu alcoolisée, elle finit par faire son effet. Je ne crois pas que je voulais qu’elle soit saoule non plus, je me suis ...