La vie d'avant (1)
Datte: 08/09/2018,
Catégories:
Erotique,
... viens de vivre en direct. Ils sont beaux, ils s’aiment et j’en pleurerais de... jalousie ! C’est une réaction que je juge idiote et puérile, mais c’est la seule que je puisse exprimer. Et le sentiment de frustration qui m’envahit n’a d’égal que la pensée d’avoir raté ma vie. Pour qui ? Pour quoi ? — oooOOooo — Au milieu de la nuit, j’ai le sentiment qu’un souffle me court dans le cou. Ma main tâtonne le côté habituellement vide de mon grand lit. La forme qui s’y trouve réagit avec un soupir. — Annette ? Mais qu’est-ce que tu fiches là ? — Tu n’entends pas ? L’orage dehors ! Ilclaque depuis une heure au moins et j’ai peur des éclairs. — Mais tu ne risques rien et... — Oh ! Ne me repousse pas. Je te jure de ne pas bouger, tu ne t’apercevras même pas que je suis là. J’ai seulement besoin d’une présence. — Comme ce soir autour du feu ? Les filles ou les garçons, c’est du pareil au même pour toi ? Aucune différence ? Tu couches avec tout ce qui bouge ? — Ben... appelle-moi salope aussi du temps que tu y es. C’est vrai que je me suis sentie attirée par Dorothy et son frère, mais c’est sans doute parce que je te sens si distante, lointaine. Je suis certaine qu’ici tu as un secret et le dire te ferait du bien. Vas-y raconte-moi... — Tais- toi, il est l’heure de dormir. Tu as peur d’accord, mais dors bon sang, j’ai sommeil moi ! — Facile de se réfugier dans le sommeil et la nuit pour tout garder, tout ressasser. Pourquoi, il n’y a jamais personne dans ta vie ? Jamais un garçon, jamais ...
... d’amour. — Tu en as pour deux comme ça, ça équilibre ! Allez bonne nuit, enfin ce qu’il en reste. Elle dort paisiblement ou fait semblant ? J’entends cette respiration qui, paisible, soulève sa poitrine. Elle a passé une de ses mains autour de ma taille et cette promiscuité me donne de bizarres sensations. Ses questions aussi me remuent les tripes. Elle a touché juste. L’instinct animal de cette fille me sidère. Elle m’a remis en tête une série d’images, celles de ma souffrance. Anicet tu es là, tapi dans ma caboche et tu y danses trop souvent. Je sais qu’en Afrique du Nord, les choses ne sont pas terriblement bonnes. Il parait que des bombes sautent partout. Mais tu es dans un tiroir de ma mémoire. Ce baiser que j’ai voulu de toi... comment tu me regardes après ! J’ai cru que tu allais te fâcher, comme si j’avais trahi ta confiance. J’ai aimé tes lèvres même si elles ne sont restées scotchées aux miennes que trop peu de temps. Je sens que quelque chose se déchire lorsque tu m’écartes de toi. Tu baisses les yeux et moi, je tremble. — Qu’est-ce que tu fais Ariane ? Tu n’as pas le droit... moi non plus. — Le droit ? Le droit de quoi Anicet ? Le droit de te dire que je t’ai... La main qui ferme ma bouche arrête aussi les mots, le mot. Celui que tu ne veux pas écouter, celui qui te fait peur peut-être ? Tu préfères garder ta liberté, tes petites aventures avec les filles à la cuisse légère ? Mais moi, je peux aussi t’offrir toutes ces choses qu’elles ne sauront jamais te donner. ...