1. Les cornes (1)


    Datte: 10/09/2018, Catégories: Divers,

    ... de cette drôle d’envie de retirer ce que la nature lui avait donné. Elle me répondit qu’il s’agissait d’une question d’hygiène, pour éviter que le moindre parasite pouvant se cacher dans l’herbe de notre jardin ne puisse créer un nid dans sa petite jungle personnelle. Elle m’étonnait, elle m’épatait : elle aussi avait de bonnes idées ! Je ne savais plus comment remercier notre voisin de passer autant de temps à occuper ma femme. Je savais qu’il était venu juste en regardant la quantité de whisky restant dans la bouteille. Entre nous, l’entente était bien plus que cordiale, pour ne pas dire familière. Il ne fallait pas être susceptible avec lui car il donnait facilement de petits sobriquets qui auraient plus en blesser plus d’un ; heureusement que je n’avais pas ce défaut. Il m’appelait souvent « cocu » ou « petite bite », ce qui me faisait bien rire et amusait fortement ma femme. En ce qui concerne « cocu », je ne pouvais pas mal le prendre ; c’était tout simplement impossible : ma femme m’aimait d’un amour si grand qu’elle ne pouvait regarder un autre homme. Pour « petite bite », je sais que ma femme ne lui en a jamais parlé : aucune discussion touchant à la sexualité, de près ou de loin, ne l’intéressait. De toute façon, on dit bien que la taille ne compte pas, et je peux l’assurer : même si elles ne me l’ont jamais dit, j’ai parfaitement vu dans le regard de toutes les femmes que j’ai honorées l’immense surprise que je leur ai procurée. J’étais un étalon – certes pas ...
    ... très bien membré – mais qui savait donner du plaisir comme elles le méritaient. Je ne pouvais qu’en déduire que, malgré son accès très prononcé du sud-ouest de la France, notre ami le voisin avait quelques origines provenant du nord. Je n’étais pas du genre à me laisser faire, aussi en contrepartie je l’appelai « le bavard ». J’espérais ne pas trop abuser tout de même, et ne pas le brusquer ou l’offusquer ; mais il était un bon vivant, me faisant regretter de ne pas l’avoir connu avant. Oui, il aurait été certain qu’à mon enterrement de vie de garçon, malgré une ambiance déjà excellente, l’homme aurait su la faire monter d’un cran. Il ne connaissait pas Star Wars ; cela aurait été l’occasion pour lui de découvrir cette saga extraordinaire (dont nous avons regardé la trilogie d’origine) et de rêver avec mes amis et moi que la princesse Leia nous embrassait tendrement, vêtue de son accoutrement de prisonnière ou juste de sa robe blanche. Mais voilà, j’ai décidé de déménager : je ne pouvais laisser notre voisin continuer de se fatiguer pour toutes ces tâches qui m’incombaient, d’autant que son âge était bien avancé. Je culpabilisais également d’être si loin de notre maison pour aller travailler et laisser seule bien trop longtemps ma femme qui attendait avec impatience mon retour chaque soir. J’avais bien compris que je n’avais pas le temps de m’occuper d’un jardin, bien que j’en aie si longtemps rêvé. C’est pourquoi j’ai opté pour un appartement plus proche de mon travail, mais ...
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