1. Les cornes (1)


    Datte: 10/09/2018, Catégories: Divers,

    ... également situé dans un quartier plus urbain. Nos fenêtres donnaient sur une faculté. J’espérais que ma femme, très triste d’avoir dû s’éloigner de notre ami le voisin, puisse rapidement s’acclimater à cette nouvelle vie. Quoi qu’il en soit, je remercie encore les déménageurs pour leur excellent travail. Peut-être avaient-ils compris que je suis un homme très occupé. En tout cas, ils revinrent le lendemain, bénévolement, pour aider ma femme à monter les meubles alors que je travaillais. Me sentant coupable de laisser ainsi ma femme avec ces hommes dont la propreté laissait à désirer, j’étais revenu plus tôt pour aider ; c’est là que je me suis rendu compte de la difficulté de ce travail manuel : il restait beaucoup à faire. Je fus très agréablement surpris de voir que ces hommes avaient le cœur sur la main, tout comme mon ancien voisin. Ils proposèrent de revenir le lendemain pour finir ce qu’ils avaient commencé, m’évitant ainsi de devoir y passer tout mon week-end ; je n’étais pas en mesure de refuser. J’ai tout de même eu peur en rentrant dans l’appartement : il y régnait une terrible chaleur, due à tous ces corps en action, à tel point que les trois déménageurs avaient dû se dévêtir et qu’ils travaillaient juste en sous-vêtements. Ma crainte était liée à la réaction potentielle de ma femme, qui risquait de se plaindre de leur accoutrement. Je fus rassuré en la voyant : elle avait compris la situation aussi bien que moi, s’étant mise elle aussi en tenue de circonstance, ...
    ... une robe très légère qui lui permettait de résister à cette atmosphère chargée. Les hommes ne sont pas restés. Ma femme fut très reconnaissante avec chacun d’eux, les prenant tour à tour dans ses bras pour les remercier chaleureusement. Je fis de même, mais en leur serrant la main. C’était bien naturel, car en échange ils ne demandaient rien. Ils revinrent le lendemain. Je ne pouvais être présent, ma journée étant bien trop chargée. Ils avaient bien travaillé, à tel point que ma femme était si fatiguée qu’elle dormait déjà lorsque je suis arrivé. Tous les meubles étaient montés. Le seul bémol, c’est que ça devait être notre soirée… Je n’ai pas osé la réveiller. La date allait passer ; j’espérais juste qu’elle ne serait pas frustrée de devoir attendre un mois de plus pour que je puisse l’honorer. Rapidement, elle se fit plein d’amis parmi les étudiants de la faculté. Je compris qu’ils voyaient en elle une mère qui pouvait s’occuper de leurs petites affaires : bien qu’elle voulût certainement me le cacher pour ne pas m’inquiéter, je découvrais de temps à autre des vêtements sales appartenant à ces étudiants. Je me remémorai qu’à mon époque, beaucoup ne lavaient que trop rarement leurs affaires ; ma femme étant très généreuse, elle s’en occupait. Je ne lui ai pas dit que j’avais tout compris ; si elle voulait m’en parler, elle savait très bien que j’étais prêt à l’écouter. Fréquenter des personnes plus jeunes avait une incidence sur son comportement et sa façon d’être. Il n’y ...
«12...456...»