Un fantasme, et puis quoi ?
Datte: 26/09/2018,
Catégories:
f,
h,
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
fdanus,
— Il faudra qu’on revienne avec un étudiant pour faire un sondage sur la fondation du mur est, là-bas, lança une voix masculine. J’essayais d’ancrer plus profondément le trépied dans le sol. Cette foutue bulle était encore décalée, rien n’était droit. Il faisait beaucoup trop chaud, cela faisait beaucoup trop d’heures que je m’échinais à scanner les façades de cette satanée chapelle antique. — Ou sinon, je demanderai à Julien. Après tout, au labo, enfin… Entre nous… c’est pas le travail qui l’étouffe. J’essuyai mon front poussiéreux d’un revers de poignet, y étalant encore plus de terre qu’il n’en portait déjà. Les scans au laser, ça avait du bon. Les scans au laser, au plus brûlant de l’été, dans le coin le plus reculé du Vaucluse, ça en avait déjà beaucoup moins. — Bon, Marc, viens plutôt m’aider au lieu d’attendre que je finisse, ça me pompe réglo aujourd’hui, lançai-je en me relevant brusquement. Ma tête tourna. Il apposa une main au creux de mes reins, tout redevint clair. — Merci. Il était vêtu d’une chemise blanche poussiéreuse. Ses manches étaient roulées juste au-dessous des coudes, laissant apparaître des avant-bras rougis au soleil. Il avait une carrure plutôt mince, malgré son estomac de quasi quinqua. En bas, il portait un bermuda gris et des chaussures de sécurité. Pour parfaire l’allure Indiana Jones, un chapeau à large bord venait coiffer ses cheveux d’habitude ébouriffés. Marc était archéologue. Nous travaillions dans le même laboratoire, lui en tant que ...
... chercheur, moi au poste d’analyste dessinatrice. Il venait de fêter ses quarante-neuf étés et trente-huit ans de fouilles. C’était un crac, pourtant plutôt drôle, plutôt charmeur, toujours dans la dérision. Parfois trop. Le site était beau. Une chapelle sixième siècle mise au jour avec des étudiants de licence un mois auparavant. La pinède, des pins, des cyprès et des cigales. Nous avions l’habitude de travailler en équipe, et il n’était pas directement mon supérieur : cela facilitait les rapports. Il s’accroupit devant moi. — Baisse celui-là, indiquai-je en montrant le pied le plus en avant. L’autre, là. Encore un poil. Il me lança un sourire. — Encore. Non, reviens. Voilà, c’est bon. J’avais été tentée de le faire marcher, mais le ras-le-bol et l’envie de finir prirent le dessus. La bulle était sagement rentrée dans son cercle de référence. Le trépied était à l’horizontale. C’était le dernier scan de la journée. Il n’y avait plus qu’à attendre cinq ou six minutes. Je m’assis au pied d’un gros pin en soupirant ; il me toisa de toute sa hauteur bien qu’il ne fût, en fait, pas beaucoup plus grand que moi. — Tu vas pas nous faire avaler que tu es fatiguée, lança-t-il.— Que tu le croies ou non… Oui. Il alluma une cigarette en prenant place près de moi. Puis il ôta son chapeau et passa les doigts dans ses cheveux. — Comment va Matt ? questionna-t-il.— Bien, je l’ai déposé chez ma mère avant de passer chez toi ce matin. Il m’a demandé pourquoi il pouvait pas venir. Il voulait te ...