1. Un fantasme, et puis quoi ?


    Datte: 26/09/2018, Catégories: f, h, fh, hplusag, Collègues / Travail Oral pénétratio, fdanus,

    ... voir.— C’est bien le fils de sa mère, celui-là, plaisanta-t-il en tirant une bouffée de sa clope. Je n’étais pas du genre à prendre pour des tentatives de séduction ses petites provocations, ses insinuations, ses gestes. Ils faisaient partie de lui. De toute façon, il était pareil avec tout le monde. Enfin. Bref. — Et toi ? Élise bosse cette semaine ? demandai-je en grattant le sol avec une brindille.— Non, elle est en vacances ; du coup, elle garde Maxime. Ça m’évite de le filer à ma sœur. Marc avait deux enfants : Élise, vingt ans, et Maxime, onze ans. Juliette, sa femme, avait succombé à la naissance du dernier. D’après ce qu’il m’avait dit, elle avait le cœur fragile. D’après ce qu’on m’avait dit, il était fou amoureux d’elle. D’après ce que j’avais vu, il avait surmonté l’épreuve comme un chef. J’étais toute nouvelle à l’époque. Les temps étaient davantage aux relevés manuels, je passais des jours entiers sur les chantiers. C’est ce qui avait exaspéré le père de Mattéo pour qu’il me quitte, à vingt ans. Selon lui. C’était, sans cause à effet, depuis cette époque que je travaillais avec Marc. Nos garçons avaient le même âge, et Mattéo adorait Marc. Il étira son cou et porta la cigarette à ses lèvres. Je bâillai. — Tu me la prêtes ? J’ai oublié les miennes à la voiture, et j’en ai plein les bottes.— Je croyais que t’essayais d’arrêter ? remarqua-t-il avec un regard accusateur, en tendant la cigarette vers moi.— Je croyais aussi. La fumée emplit mes poumons, voyagea ...
    ... derrière mes yeux, enveloppa mon cerveau dans sa brume rassurante, et ressortit par mes narines. — Je te prends une deuxième taffe, déclarai-je en me laissant aller au sol, sur le dos. Le filtre à mes lèvres, je pensai subrepticement à celles de Marc. Les aiguilles de pin formaient un tapis moelleux sous mon dos. Je fermai les yeux. Les quelques mois qui avaient suivi le rétablissement de Marc suite au décès de sa femme avaient été difficiles à gérer de mon côté. J’avais cette impression que nous avions installé un jeu de séduction un peu pervers. Un jeu duquel chacun de nous connaissait les règles. Un jeu de frôlements et de paroles lancées sans y penser. Je savais l’odeur de son parfum, celle de ses vêtements, celle de son souffle. Peu à peu, tout ça s’était estompé, de force surtout, et à mesure que le temps passait. Aucun de nous n’en avait parlé, accord tacite. Une relation n’était pas gérable dans ces conditions. Nous formions une trop brillante équipe. Bien sûr, nous avions eu à dormir ensemble, pendant certains chantiers. Il y avait eu de la tension sexuelle, des frôlements trop insistants, des lèvres rapprochées, des envies, du désir. Aucun dérapage. Depuis le début de cette nouvelle mission, étonnamment, mes résistances n’étaient plus si solides. Faute au site, faute au temps. J’avais le souvenir d’une session de fouilles que nous avions dirigée dans la zone de Saint-Rémy-de-Provence. Il y faisait bouillant, tout comme aujourd’hui. Marc avait pris un coup de soleil ...
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