1. Corps céleste


    Datte: 20/06/2017, Catégories: amour, historique,

    ... presque il leur dirait la bouteille dans laquelle on se soulage, parce que bouger c’est plomber toute une attente. Il ne leur dit pas ce coup qu’il a bu à la santé d’Edgar mais piteux leur avoue son échec. Coincé à la sortie. Pas à se défendre. Trois mecs costauds et lui pas, pas batailleur non plus. Discuter on peut toujours. C’est ce qu’ils ont tous fait. À tous les quatre ils se sont fait leur petit Yalta : « Tu me rends ce qui ne t’appartient pas et je te dédommage parce que tu es parvenu à faire ce que personne n’avait réussi. » Il a vu s’envoler le chèque aussi net qu’un vol de palombes qui se déroute à quelques encablures d’un col de montagne. Le type au manteau, celui qu’il avait eu dans son viseur l’a conduit chez lui, il croit. Des bouteilles de cognac, il n’en avait jamais vu autant, enfin si maintenant, dans le musée de Laurence, il sait qu’il y en a presque autant. L’autre lui a dit : « Tu choisis. » Il a pris celle-ci. Il n’imaginait pas. Jean-Pierre Mélot.Février 2006 Sud-Ouest, édition du 23 septembre 2006 Étonnantes donations aux musées de Cognac L’exposition Dussaillant qui est sur le point de s’achever à Cognac a donné lieu à deux donations qui plongent les connaisseurs dans la perplexité. Tandis que voici deux jours, le musée recevait de l’artiste rhétais, qui expose dans ses murs, le don d’une bouteille, ornée d’une étonnante étiquette due à l’artiste Tamara de Lempicka, le lendemain un inconnu déposait à la conservation un curieux corset métallique, ...
    ... pour le musée des arts du Cognac. L’inconnue corsetée L’ensemble des élus a applaudi hier soir, quand l’adjointe aux affaires culturelles a annoncé les surprenantes donations consenties au Musée des arts du Cognac. Confié par un donateur désireux de conserver l’anonymat, ce fut d’abord la présentation d’un curieux corset de fer, de travail soigné et d’aspect très décoratif en dépit de son usage. Sa destination à un musée consacré à la tradition du cognac aurait pu déconcerter si Jean-Pierre Dussaillant n’avait permis, par sa générosité, d’en éclairer quelque peu l’opportunité. L’artiste rhétais, dont les œuvres si attachantes garnissent toujours les cimaises du musée des Beaux-arts, a en effet remis à la donatrice une bouteille de cognac d’une extrême rareté. Ce cru, dont l’exact millésime est inconnu, se distingue par la qualité esthétique de son étiquette. Le motif, qui n’est pas sans présenter de parenté avec certaines des œuvres du peintre, est une gravure originale de Tamara de Lempicka. Mais l’étrangeté de l’affaire réside dans la similitude qui existe entre le curieux corset et les détails de l’étiquette. Celle-ci montre le portrait d’une femme en buste portant une sorte d’armure. La figure se détache sur un fond de ciel nocturne et nuageux tandis que devant elle sont disposés un coquillage et un verre. La sorte de cuirasse dont est revêtue le modèle paraît avoir été copiée, allure générale et ornementation de détail, sur le corset donné hier à la ville. Des pistes de ...