1. Le baume de l'âme (1)


    Datte: 09/10/2018, Catégories: Divers,

    ... certainement aussi… — Il est quoi ? Il est mort, Monsieur et cette affaire ne me plaît pas beaucoup. — Ne criez pas s’il vous plaît. Je veux juste vous dire que toutes ces années je n’ai fait que chercher, chercher celui qui toute ma vie m’a manqué. Vous saisissez. Je ne veux rien de vous ni de personne. Mon but n’est pas vous faire mal, mais j’ai besoin de savoir, de finir de me construire et ma mère, elle, n’a jamais osé ou voulu me donner des réponses. — Vous pensez qu’elles trouvent ici vos attentes ? Je… j’ai bien peur de ne pas être d’un grand secours pour vous. Le jeune homme avait poussé devant elle, un papier soigneusement plié. Sans doute cette fameuse lettre dont il parlait. Le rectangle un peu jauni par le temps semblait avoir traversé les ans pour venir ternir la mémoire de Yann. Marjorie était anéantie. Que voulait vraiment ce gosse ? Il lui disait à mots couverts que son père, c’était… son mari. Il n’avait a priori aucune raison de lui mentir, enfin elle n’en voyait pas l’utilité. Et puis pourquoi avoir attendu tout ce temps ? — Mais pourquoi ne pas être venu plus tôt quand Yann aurait encore pu vous répondre ? — Je suis venu madame, mais il était déjà si malade… je n’ai pas pu l’approcher et puis, je ne voulais pas le faire souffrir davantage. — Un sentiment qui vous honore, mais pourquoi venir me trouver moi ? Je n’ai aucune des réponses aux questions que vous vous posez. J’ai même encore plus d’interrogations à y rajouter. Nous n’avons jamais pu avoir ...
    ... d’enfant, Yann était stérile. Alors je pense que votre théorie ne tient pas. — Vous ne voulez pas lire la lettre de maman ? — Si vous y tenez. Mais ça ne changera rien aux faits. La brune avait pris enfin ce courrier et ses yeux parcouraient une écriture fine et agréable. Elle lisait des mots d’amour écrits par une jeune fille à l’homme qui avait partagé toute sa vie ? Clémence y faisait allusion à une seule et unique nuit, à des règles qui n’étaient pas revenues et surtout à une grossesse dont ses parents avaient tenté de retrouver l’auteur. Elle lui affirmait qu’elle ne dirait jamais rien, qu’elle l’aimait plus que tout. Cette femme très jeune encore lui avouait un amour éternel. Comment était-ce possible ? Son mari si droit ne lui avait jamais parlé de cette fille. Encore moins de ce fils tombé du ciel. — Je ne crois pas que mon mari savait… pour vous. Il n’était pas ce genre d’homme qui abandonne les femmes. — Je le sais bien ! J’ai besoin de le connaître un peu plus, et vous êtes la seule qui soit en mesure de m’en parler. — Mais je ne vous connais qu’à travers votre récit, je ne sais rien de vous. Qui vous êtes, je ne connais pas même votre prénom ? — C’est aussi vrai que je ne vous l’ai pas dit : je me prénomme… Yann aussi ! —… ? — Oui, maman n’a pas trop cherché de complications. Ou alors elle n’a jamais pu oublier son premier amour. Pendant toutes ces années, je n’ai jamais vu un homme entrer chez nous. Nous avons vécu des années chez mes grands-parents, et ensuite à leur ...
«12...678...11»