Le baume de l'âme (1)
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
Divers,
... la plus probable de cette anomalie chez son mari. Et c’était irréversible ! Donc, soit Yann avait eu cette maladie après sa rencontre avec cette Clémence, soit il ne pouvait en aucun être le géniteur de ce garçon. Elle irait voir le médecin de famille demain. Maintenant elle aussi avait besoin de réponses. Ce pauvre Yann fils avait ouvert une boîte de pandore. Elle le regardait à la dérobée et elle lui voyait maintenant des similitudes dans ses traits, avec ceux de son mari. Mais sans doute que tout cela était orienté par son cerveau en ébullition. Elle songeait à ce genre de truc, en cuisinant du lapin et de la purée. Une sorte de sourire bizarre lui parcourut les lèvres. Elle songea soudain que de ces deux choses… en résultait le plat le plus aimé de son défunt mari. Le garçon la suivait aussi des yeux et la bonne odeur qui émanait de sa cuisine lui amenait l’eau à la bouche. Elle était très belle, grande élancée, mais si triste. Pourtant le rictus qu’elle affichait par instant, lui allait si bien. Elle avait aussi des airs de sa propre mère. Une preuve évidente que les hommes ne cherchaient qu’un seul type de femme en toutes circonstances. Même si bien entendu l’une et l’autre ne pouvaient en rien être comparées. Elle allait, dans son univers, un monde que son père avait aimé, avait contribué à embellir aussi sans doute. Ils prirent ensemble un apéritif, une des dernières bouteilles de « vin de pissenlits » qu’elle avait préparés pour lui. Le garçon lui assura que ...
... c’était excellent et dans sa voix elle dénichait aussi quelques intonations, trop semblables au timbre de son Yann. Cette affaire tournait à l’obsession. Pour ce dîner, il avait remonté sur ses avant-bras, les manches de son pull léger. La peau visible laissait entrevoir un système pileux développé. Un réel contraste avec le souvenir qu’elle avait de celui de son… oui, en cela, ils étaient en totale contradiction. Alors elle respira un peu mieux ! Il faisait fausse route, à n’en plus douter. Elle engagea la conversation sur le sujet, à nouveau au beau milieu du repas, alors qu’elle lui servait un second verre de vin rouge. — Votre mère n’a pas gardé d’amies ou d’amis ici, dans les Vosges ? — Je crois que si, mais elle n’en parlait pas, enfin pas avec moi. — Et vous ? Parlez-moi de vous ! Vos études, vos petites amies, à votre âge vous avez sans doute aussi quelques conquêtes à votre actif. Je me trompe ? Il lui jeta un coup d’œil et elle se tut. Cette femme avait un caractère si différent de sa mère. Elle osait poser des questions, attendant des réponses également. — Mes études ne sont pas encore terminées. J’aimerais être avocat et je fais tout ce que je peux pour y parvenir. — J’aime que les jeunes s’investissent de cette manière. Vous avez bien raison, la vie est déjà si difficile quand on a un métier, alors sans, je ne vous explique pas. — Vous aimiez mon… votre mari ? — Aimer ? Le mot est trop faible ! Je crois que c’est au-delà de ce vocable. Il était toute ma vie. La moitié ...