1. Moi, je pourrai plus avoir d'enfant, maintenant


    Datte: 15/10/2018, Catégories: fh, hplusag, couple, neuneu, hotel, amour, volupté, Oral pénétratio, mélo,

    ... regards. — Bon, eh bien, il se fait tard, grommela t-elle. Je me levai. La chaise, en glissant sur le sol, fit un bruit épouvantable. Karin me précéda vers la porte. Le couloir était si petit que nous n’y tenions pas face à face. Je me retrouvai donc sur le palier. Des bruits de dispute et de musique montaient de la cage d’escalier. Je posai mes mains sur les épaules de Karin. Elle posa ses lèvres sur les miennes. Quoi qu’en pense sa mère, elle était une adulte. Jamais une enfant n’aurait embrassé avec cette fougue, cet art, ce désir. Je reçus, avant de partir, le regard de son frère. Ni hostile, ni amical : vide. Même si la méfiance de sa mère à mon égard finit par s’atténuer, je ne fus jamais le bienvenu. Pourtant, je n’emmenais pas Karin chez moi. Je lui faisais une cour assidue, lui offrant des fleurs, des chocolats, des babioles. Je l’emmenais au cinéma, voir des mélos insondables qu’elle adorait. Je ne regardais pas le film. Je la regardais, elle. J’allais la chercher le soir au supermarché où elle travaillait comme femme de ménage, pour l’emmener au restaurant. Elle me regardait toujours d’un air coupable, avant de demander : — Je prends ce que je veux, vraiment ? Elle commandait des tomates mozzarella et des desserts. Elle me regardait manger mon tournedos, disait : — Dans l’histoire, tu serais le loup et moi la chèvre. Et elle hurlait de terreur quand je feignais de la croquer, nous attirant un regard courroucé du maître d’hôtel. Et toujours, lorsque je la quittais, ...
    ... elle me demandait « On est amoureux, hein ? ». J’en profitais pour l’embrasser une ou plusieurs fois supplémentaires. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi elle posait cette question. Mes amis, les rares qui ne s’étaient pas rangés du côté de Clémentine, l’appelaient "ma passade". "Crise de la quarantaine", "séquelle de mon divorce". Certains tentaient de m’embarquer dans des dîners. — Tu ne connais pas Christelle ? Vous êtes pourtant faits pour vous entendre ! Les quelques fois où je ne pus trouver d’échappatoire, je me retrouvai à mener une molle conversation avec une célibataire endurcie, semblant elle aussi rêver de fuir ce guet-apens. D’autres tentaient, sans succès, de me pousser à des confidences salaces. Un ou deux vieux amis me prirent même à part. J’étais héroïque d’afficher ainsi mon démon de midi, ou idiot, selon. Ils en profitaient pour me confier des histoires que je jugeais sordides, des rencontres à l’hôtel, de faux séminaires, et le câlin du samedi pour donner le change à l’épouse. — Tu comprends, Marie-Ange, c’est ma femme, la mère de mes enfants. On partage plus rien, mais je ne peux pas la quitter. Après ces entrevues, j’avais du mal à regarder Karin en face. Le miroir qu’ils me tendaient me faisait peur. Aurais-je été comme eux, si j’avais eu des enfants de Clémentine ? Un homme usé, menteur, qui louvoyait entre une maîtresse trop jeune et une femme un peu fade ? Avec elle, je me sentais jeune, hésitant, amoureux. Mais je n’étais plus jeune. Est-ce que ...
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