1. Lettre à O.


    Datte: 20/10/2018, Catégories: hh, hplusag, jeunes, extracon, inconnu, fête, hsoumis, Oral nopéné, lettre, confession,

    Quand je t’ai vu, la première fois, à cette table de restaurant, je ne t’ai pas remarqué plus que ça, tes cheveux blonds coupés courts ta voix aiguë ta discrétion, je ne me souvenais même pas de ton prénom en sortant de table et encore aujourd’hui, il m’arrive d’avoir des doutes, on est sortis du restaurant et on a parlé avec d’autres amis j’étais heureux je parlais fort tu me traitais de petit jeune insolent, c’est vrai que tu étais plus vieux vingt-huit ans vingt-huit ans c’est un âge qui résonne dans ma bouche comme quelque chose de désiré, j’avais vingt-deux ans, six de moins mais il me semblait qu’à côté de toi dans la voiture qui devait nous ramener là où nous devions passer la nuit, toi au volant moi à côté, dans la pénombre et le vrombissement du moteur sous ton regard en coin et tes piques j’étais un blanc-bec de dix-sept ans un puceau une marionnette de bois sous tes paroles, tu étais assez méchant en fait, Chut tais-toi Ah c’est mieux disais-tu t’excusant après comme on s’excuse de la forme qu’a prise une parole malheureuse, mais pas de son fond, décortiquons un peu veux-tu pour comprendre pourquoi j’en ai souffert et pourquoi cependant j’ai aimé ça, pourquoi j’ai aimé ce jeu de petites cruautés, tu n’étais pas fort pas particulièrement grand ta voix fluette confinait parfois au ridicule, non tu étais mince coquet légèrement efféminé comme les figures de méchants dans les films de série B américaine et ton parfum mon Dieu ton parfum si j’avais pu garder mon nez ...
    ... dans ta nuque toute la soirée je l’eus fait sans hésiter un parfum qui résonnait en moi comme un appel, fort boisé musqué, ma tête et mon ventre en ont été envahis en un clin d’œil, d’abord discret (je me suis demandé d’abord si cela venait de toi) dans la rue mêlé à l’odeur de l’urine du bitume gras des pneus chauffés des bus et de l’essence des voitures, il se perdait revenait à mes narines à l’affut, c’est à cette trace que je cherchais ta présence que j’évaluais la distance qui me séparait de toi, c’était un jeu le jeu de la souris qui cherche son chat car la souris sait qu’elle va être mangée et le désire ardemment, j’en avais le souffle court, ça m’a pris juste en dessous des côtes tu sais là où la respiration se fait plus difficile parfois où les muscles se resserrent forçant le cœur à battre plus vite c’est là que ton odeur s’est répandue, maintenant il faut que je t’explique un peu ma vie parce que sinon tu ne comprendras pas tu te demanderas (et tu auras raison) pourquoi je dis tout ça, dans ma vie j’ai connu pas mal d’hommes même si elle est un peu courte, pas mal d’hommes et beaucoup qui ont été si mauvais au pieu que je préfèrerais les oublier, même les bombes, même les mecs qui ressemblent à des unes de magazines people, avec les muscles la belle gueule et tout, ceux-là c’était souvent les pires, qui ne pensaient qu’à leur nombril et à vrai dire, une fois qu’on a profité de leur corps, qu’on a senti sous les doigts le galbe de leurs muscles, on s’en lasse vite le ...
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