1. Perdus


    Datte: 25/10/2018, Catégories: nonéro, aventure, sf,

    Résumé des épisodes précédents : J’ai complètement perdu la mémoire et me retrouve plongé dans un monde étrange peuplé d’hermaphrodites à l’allure féminine qui me considèrent comme dégénéré parce que pourvu d’un seul sexe. J’ai rencontré Alys, dégénérée comme moi, qui m’a offert un refuge temporaire chez sa maîtresse, Dame Heline. Mais les dégénérés mâles sont interdits en ville, et j’ai été capturé et enfermé dans la prison de Tal-Mania où j’ai fait la connaissance de Kalmin, un homme également prisonnier. Je suis bientôt tiré de là par Dame Heline, puis par Dame Mazela, qui me « louent » pour égayer des soirées bourgeoises, au cours desquelles je suis drogué d’une potion de vigueur. Découvrant l’état déplorable dans lequel le poison m’a plongé, ma belle Alys devient folle et tue Mazela. Elle est alors emprisonnée à son tour à Tal-Mania, condamnée à mort. Mais profitant de la mutinerie désespérée des détenus menée par Kalmin, je parviens à libérer Alys et nous nous enfuyons par le conduit d’évacuation des eaux usées dont la grille a été descellée par les révoltés. Voir récits n°16432,16444,16452 et16473. *** La dégringolade dans le torrent parut durer une éternité. Nous étions cramponnés l’un à l’autre, glissant, portés par le courant d’eau turbide dans la plus totale obscurité du goulet, heurtant à tout instant des excroissances de la roche heureusement polie par les flots millénaires. Alys était blottie dans mes bras, et je tentais de la maintenir au-dessus de moi ...
    ... pour que son dos ne subisse pas les blessures causées par la glissade. Mais nous étions régulièrement tourneboulés, presque ballottés par la force du courant. Et parvenir à respirer était déjà une épreuve. — Aaaaaah ! Le bruit était tel que je devinais ma compagne hurler plus que je ne l’entendais. — … o… a… on… a… a… ai… en… o… i Alys était parvenue à se retourner et s’accrocher face à moi, mais impossible pourtant de comprendre ce qu’elle me criait. Et je me concentrais plutôt sur notre chute, essayant de nous freiner en plaquant mes pieds et mes mains contre le sol ou les parois du goulet. D’être deux devait finalement nous ralentir un peu. — Aïe ! Mes jambes venaient de cogner contre un bloc plus gros que les autres qui nous arrêta soudain. Je crus un instant m’être cassé quelque chose, mais je n’eus pas le temps d’y réfléchir plus avant ; comme je voulais me redresser, je glissai de nouveau et me laissai encore emporter par le flot. Et de nouveau, je luttai pour respirer alors que nous dévalions vite, trop vite. Mais le fracas assourdissant cessa brusquement, de même que toute douleur. Et les cris d’Alys me parvinrent soudain distinctement au moment même où je réalisais que la pesanteur avait également disparu : nous tombions dans le vide, au beau milieu d’une cascade. Le cœur au bord des lèvres, je serrai fort ma compagne dans mes bras. Ce serait peut-être la dernière fois, s’il n’y avait pas suffisamment d’eau en dessous. Le hurlement d’Alys finit par s’éteindre et on ...
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