1. Perdus


    Datte: 25/10/2018, Catégories: nonéro, aventure, sf,

    ... étaient toutes proches de nous, la rivière ne faisait plus que quelques mètres de large, et nous aurions presque pu toucher la voûte au-dessus de nous. Alors qu’à l’évidence, quelques minutes plus tôt, nous nous trouvions au cœur d’une immense grotte. Je criai de joie lorsque nous parvînmes enfin à la lumière. Portés par le flot, allongés sur le dos, nous nous tenions par la main en contemplant le ciel ensoleillé, et savourant la lourde chaleur qui réchauffait nos corps froids. Derrière nous, une haute falaise crachait l’eau de notre rivière par sa gueule ouverte. Et de chaque côté des méandres qu’on la devinait maintenant dessiner, s’étendait une vaste plaine presque désertique. — On a réussi, ma puce ! On a réussi ! On s’en est sorti !— Oh merci ! Johan ! Merci ! Je t’aime !— Je t’aime aussi ! On se laissa encore porter un instant par le cours d’eau redevenu calme et plus large jusqu’à trouver un endroit propice à en sortir. Nous nous hissâmes alors péniblement en dehors du lit de la rivière. — Regarde, là-bas !— Qu’est-ce que c’est ?— La mer. Le fleuve sinuait paresseusement pendant quelques centaines de mètres avant de se perdre dans une étendue d’eau dont on ne distinguait pas les limites. Et tout autour de nous, la ...
    ... plaine n’était qu’un mélange de sable et de terre brune comme de la cendre, parsemée par endroits de touffes d’herbe ou de petits buissons. — La mer… répéta pensivement Alys.— Tu ne l’as jamais vue ?— Non.— Pourtant, ta ville ne devait pas en être si loin, dis-je en me retournant. En arrière, au-delà de la falaise dont nous avions débouché, d’autres falaises plus hautes. Et plus loin encore, des montagnes arides. Peut-être celles qu’on voyait depuis Avila… — Il ne faut pas sortir de la ville, c’est dangereux, récita machinalement ma compagne, les yeux dans le vague ; l’air et l’eau sont pollués, et rien ne pousse ; on ne peut pas survivre hors de la ville. Elle m’avait déjà dit cela, mot pour mot, le jour même où nous nous étions rencontrés, lorsqu’elle m’avait conduit à travers Avila. — C’est ce que tu as appris enfant ?— Il n’y a plus qu’à espérer que ce soit faux… Cachant mes yeux pour me protéger du soleil lourd écrasant, visant l’horizon, je parcourus du regard la plaine immense et le cordon de dunes qui la séparait de la mer. À perte de vue, ce n’était que sable et terre presque aride. Mais très loin, le long du rivage, quelque chose brillait, reflétant la lumière du soleil. — C’est faux ! Regarde : une autre ville… 
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