Perdus
Datte: 25/10/2018,
Catégories:
nonéro,
aventure,
sf,
... venais de cogner quelque chose, moi aussi. Quelque chose qui flottait. Ça avait bougé quand je l’avais heurté. — Johan ! J’ai peur !— Moi aussi, j’ai peur. Luttant contre ma frayeur, je tendis doucement le bras derrière moi, sous l’eau. Et je le retirai immédiatement en sentant de nouveau cette chose, mais cette fois j’avais compris. C’était un corps. Sans doute celui d’un des prisonniers qui s’étaient échappés un instant avant moi. — Viens, éloignons-nous. C’est un cadavre.— Aaah ! C’est affreux !— Certains ont eu moins de chance que nous. Nous flottâmes plus loin de la chute d’eau, repoussant avec dégoût l’autre corps qu’avait heurté Alys précédemment et nous nous immobilisâmes lorsque nous ne ressentîmes plus le courant issu des remous de la cascade. — J’ai froid… Moi aussi, je grelottais. Mais que faire ? Où aller ? — Ohé ! criai-je. Y a quelqu’un ? Aucune réponse. — Il faut nager, viens, avançons, n’importe où, mais il faut sortir de l’eau. Ce… ce lac doit bien avoir une fin. Au moins, grâce au son de la cascade derrière nous, il nous était simple de nous éloigner presque en ligne droite. Sans nous lâcher, nous nagions, avec des mouvements précipités, saccadés… inquiets. — Aaah !— Qu’y a-t-il ?— Je ne sais pas ! J’ai senti quelque chose ! En dessous ! Aaah ! Johan ! J’ai peur !— Bats des jambes, fort ! Vite ! Et viens ! On avance ! Nage, vite ! Quelle distance avions-nous parcourue ? C’était impossible à évaluer. Mais les bras et les épaules me tiraillaient, et j’étais ...
... anéanti. Progresser ainsi, toujours crispé, dans le noir, dans l’eau glacée, m’épuisait. Et l’espoir qui m’avait repris lorsque j’avais constaté qu’on avait survécu à la chute commençait à s’amenuiser sérieusement. De temps en temps, presque à bout, je m’immobilisais et appelais, espérant entendre une voix en retour. Mais rien d’autre que le bruit peu à peu décroissant de la cascade. — Aaah !— Qu’y a-t-il ?— Non… attends… cette fois, je crois que… Oui, viens par là, c’est un rocher. Nous sommes sans doute au bord. Je suivis doucement Alys, les mains et les pieds en avant, cherchant la pierre. Et je la sentis à mon tour. — Attends, je te lâche le temps de sortir. À tâtons, je repris sa main lorsque je fus moi aussi sorti de l’eau froide. — Déshabille-toi.— Je ne sais pas si c’est bien le moment…— Nos vêtements sont trempés. Nous aurons moins froid sans. Ainsi fut fait. Et nous nous serrâmes nus l’un contre l’autre dans une étreinte folle d’envie, enchantés d’être tous deux sains et saufs. Le corps transi d’Alys, ses seins lourds gonflés contre mon buste, ses hanches rondes et douces, ses lèvres passionnées… Même si ce n’était pas bien le moment, l’effet fut très net. Je soupirai lorsque sa main se referma sur ma verge durcie. Mais ma dulcinée cessa soudain ses caresses et posa son autre main sur ma bouche. — Chhhut ! murmura-t-elle. Johan, écoute ! Il y a quelque chose… Je tendis l’oreille. Le grondement de la chute d’eau se faisait toujours entendre et masquait la plupart des ...