Perdus
Datte: 25/10/2018,
Catégories:
nonéro,
aventure,
sf,
... endroit rien qu’au toucher, et peut-être retomber sur les vêtements que nous n’aurions finalement jamais dû enlever. Mais après ce qui devait être plusieurs heures de déambulations et de recherches infructueuses, après avoir manqué de rechuter dans l’eau froide du grand lac souterrain, après avoir perdu ce qui nous restait de maigre espoir, nous décidâmes de nous asseoir à la recherche d’un coin qui nous permettrait de nous assoupir dans un semblant de confort. Et serrés blottis l’un contre l’autre, nous demeurâmes un long moment collés, silencieux. Les voix des autres étaient désormais très lointaines, et on ne les entendait plus que par intermittence, entrecoupées de grognements et de gémissements. Je grelottais. Alys me massait doucement en pressant son corps contre le mien. Ses caresses me faisaient du bien. On s’embrassa, longuement. Je glissai une main entre ses cuisses, tandis qu’elle se frottait à moi, lascive. Une longue plainte d’extase s’éleva au loin ; c’était la voix d’Anika. *** Agacé, inquiet, et surtout frissonnant, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. L’amour charnel nous avait réchauffés un instant, et cela avait suffi à ma compagne pour s’endormir. J’essayais de couvrir au mieux son corps avec le mien pour qu’elle puisse se reposer un peu. Et je réfléchissais. L’eau qui tombait de la cascade devait bien s’échapper quelque part ! Mais peut-être était-ce en souterrain… Et comment savoir par où chercher ? Sans rien y voir… Suivre le courant, mais ...
... comment le repérer ? Rien que l’idée de replonger dans le lac me nouait le ventre. Et Alys avait senti quelque chose sous ses pieds ; il y avait des créatures vivantes dans les eaux… Je dus finir par m’endormir et m’éveillai en sursaut en plein cœur d’une vision de cauchemar. — Tiens, j’ai retrouvé vos habits. C’était Anika qui avait chuchoté. Elle devait être à moins d’un mètre, mais je ne la voyais pas. Je la devinais. — Comment as-tu fait ?— Je suis retournée là où on vous a trouvés. Elle me lança les vêtements humides et froids que j’éloignai aussitôt des épaules d’Alys. — Merci.— Tu n’es pas comme les autres dégénérés. D’où viens-tu ? Tu n’es pas d’ici ? Ce n’était pas la première fois que j’entendais ces paroles. Alys d’abord, puis Dame Heline, et même la grosse Mazela, et puis les surveillantes. D’où je venais… je n’en savais toujours strictement rien… — Je peux dormir avec vous ? Ça me changera de tous ces idiots !— Euh… Mais elle ne devait pas attendre de réponse, car je la sentis bientôt se lover contre nous, son corps fluet appuyé sur les nôtres, nous offrant un peu de sa chaleur agréable. Elle ne tarda pas à s’endormir et de nouveau je gambergeais. Fuir ! Sortir de là ! Suivre le courant ! Je nous imaginais, Alys et moi, coincés ici vieillissant tout maigres à ne plus avoir qu’à partouzer à l’infini avec nos loqueteux et squelettiques compagnons d’infortune. Repérer le courant… Oui, mais comment ? Une corde… une ficelle… et voir dans quelle direction elle s’en allait. ...