Perdus
Datte: 25/10/2018,
Catégories:
nonéro,
aventure,
sf,
... dans le repaire souterrain où l’on survivait entre dégénérés. Il a fallu fuir et finalement choisir : la capture ou le saut dans le torrent.— Si j’avais su, j’aurais choisi la capture !— Ouais, moi aussi.— Nous étions vingt-cinq à plonger, à avoir fait le grand saut de la cascade. On était neuf à être arrivés là, on ne sait pas ce que sont devenus les autres. Peut-être ont-ils atteint une autre rive.— Le… le lac est donc si grand ? demanda Alys.— Aucune idée.— Depuis le temps que vous êtes là, vous n’avez pas… exploré votre prison ? poursuivis-je.— Et avec quoi ? On voit que dalle, au cas où tu t’en serais pas rendu compte !— Pourtant, tout à l’heure, on aurait dit que vous arriviez à nous voir ?— Peut-être que nos yeux sont plus habitués que les vôtres, mais on a surtout appris à entendre et à écouter. Affligé par leur histoire et leurs révélations, je posais toutes les questions qui me venaient à l’esprit. — Mais ces… ces champignons, là, qui font de la lumière, vous pouvez pas les emporter pour explorer.— Si tu les coupes, je te tue et je te bouffe ! beugla un type en réponse.— C’est notre seule source de lumière. On a déjà essayé d’en couper un ou deux, au début, mais ça tient quelques minutes et après, pffft ! plus rien.— Et c’est même pas mangeable. L’un des nôtres a essayé, au début, eh ben ça l’a rendu malade et il a fini par crever.— Et on l’a bouffé ! conclut un autre en ricanant. J’avais froid dans le dos. D’ailleurs, j’avais froid partout. Et de sentir ou ...
... d’imaginer leurs regards salaces sur nos corps me donnait aussi envie de retourner chercher mes vêtements. — Vous pouvez nous ramener là où vous nous avez découverts ?— C’est par là, tout droit ! Tu peux pas te tromper.— Et quand ça fait plouf, c’est que t’es allé un peu trop loin. Pfff… bon, de toute façon, leur compagnie ne m’était pas franchement agréable, et leur pessimisme résigné me donnait la nausée. Saisissant la main d’Alys, je fis mine de m’éloigner. — Viens, ma belle, on va récupérer nos fringues.— Ha ha ha ! Pas la peine, la petite est aussi bien comme ça ! Leurs railleries nous accompagnèrent un long moment, tandis que nous progressions à l’aveuglette, de nouveau dans l’obscurité, dans la direction approximative par laquelle nous étions arrivés. Sans nous lâcher la main, heureusement, car nous manquions l’un et l’autre de tomber à chaque instant. — Quand même, je me la taperais bien, la petite ! T’as vu ses seins ?— Ouais, ça nous changerait un peu de notre maigrichonne…— Oh vos gueules ! Vous êtes bien contents de la trouver, votre maigrichonne, non ?— N’empêche, je sais pas si c’est une bonne idée de les laisser partir…— Bah, ce sera sans doute facile de les retrouver.— Tu parles ! Je leur donne pas trois heures avant qu’ils reviennent d’eux-mêmes ! Quand ils auront faim ou soif…— Ou peur…— Ha ha ha ! Leurs voix faiblissaient à mesure que nous avancions. Nous étions tombés sur une paroi de la caverne, et la suivions à tâtons, espérant sans trop y croire reconnaître un ...