1. La vie d'avant (2)


    Datte: 03/11/2018, Catégories: Erotique,

    ... la maison. Lui ? Quelqu’un de chez Emmaüs ? Je n’ose pas regarder et le bruit des pas sur le gravier. Dans l’encadrement de la porte, haute stature, et cheveux épars, il reste bien les traits de celui que j’ai connu. Il n’a plus de clôture dans la bouche et ses les dents qui se montrent alors que la bouche s’illumine d’un vrai sourire, sont bien rangées. Il est là et moi j’y bien de la peine à garder mon sang-froid. Tout à fait identique à l’homme, non ai garçon de mes souvenirs. Sans doute un peu moins de tifs, ou son front va-t-il grandi ? Pas possible ça et encore moins vrai ou mes pensées vont se nicher alors que les billes de couleur bleue me fixent intensément. Il ne dit rien, moi je ne peux de toute façon pas ouvrir la bouche, trop occupée à digérer cette apparition. C’est lui qui rompt ce silence presque pesant. — Tout est resté comme... avant ! J’ai l’impression qu’il va entrer aussi dans la pièce. J’ai saisi de suite qu’il parle de mon père ! Mais je n’en suis pas certaine. Il est là et ne fait plus un mouvement, suivant seulement du regard ce corps qui se trouve devant lui. Redécouverte ou simplement une envie de me tester ? Je me sens fondre. — Je suis venu souvent ici, après mon retour. Tu lui manquais, mais il ne voulait rien te dire. — ... — Il avait raison, tu es restée comme il te décrivait, il voulait que je t’appelle, je n’ai jamais osé le faire. Un jour je t’ai écrit une lettre et la lui ai donnée, mais je n’ai jamais obtenu de réponse. — Et moi ? Celle ...
    ... que j’ai envoyée en Algérie ? J’ai toujours pensé que tu n’avais pas de crayon oui pas envie de te prendre la tête avec une amoureuse. — Et moi, je crois que je n’aurais pas aimé avoir quelqu’un qui me pleure si... je n’étais pas revenu. — Oui ! Mais tu es rentré, alors pourquoi n’avoir pas fait ce premier pas ? -- La peur ! Celle d’être rejeté. Celle que ta vie soit remplie par... un autre que j’aurais détesté. Ben non, tu vois, je suis seule, solitaire et j’ai tellement vécu ce moment, cet instant dans ma caboche, celui de ces retrouvailles... — Moi aussi. Je ressassé mille fois ce baiser... tu sais ? Tu t’en souviens, je n’avais pas été vraiment à la hauteur. Et dans chaque fille avec qui j’ai passé du temps, c’était un peu toi que je recherchais puis redécouvrais. Un autre bruit de moteur... le camion pour l’enlèvement des meubles. Il est là et les déménageurs nous obligent à nous taire. Il reste là, et je suis comme une sotte avec cette pointe qui me fait mal dans la poitrine. Il est plus mur, plus... moins gamin. Je voudrais me jeter dans ses bras, mais il n’a pas l’air de les ouvrir et... c’est bête. La maison autour de moi se vide et un grand type s’approche avec un papier et un stylo. — Vous pouvez me signer ça ? C’est Monsieur ou Madame qui émarge ? — Non ! C’est pour Ariane. Moi je ne suis qu’un ami... Le type nous regarde. Il ne semble pas convaincu. Son sourire en dit plus long que sa gorge. Et je suis baladée à gauche ou à droite au fil des passages des costauds ...