Alors une femme
Datte: 13/11/2018,
Catégories:
nonéro,
mélo,
portrait,
... Avec personne. Il n’y a que les faibles pour négocier.— Alors, que faites-vous ici ? demanda l’Aventurier.— Je ne négocie pas : j’exige. Vous détenez un membre de ma famille : rendez-lui sa liberté.— Sandra est libre d’aller où elle veut.— Et elle ne veut pas retourner chez vous, précisa Paul. Avec un méchant sourire, le vieux lui coupa la parole : — Je vous promets que quand je lui aurai parlé en particulier pendant deux minutes elle se montrera beaucoup plus docile. C’est un don de savoir trouver les bons arguments. Par ailleurs, poursuivit-il en se redressant, vous occupez un terrain et une maison sur lesquels j’avais jeté mon dévolu depuis longtemps. Je vous ai adressé assez d’avertissements. Vous n’en avez pas tenu compte. À présent, il s’agit d’être plus clair : si vous vous obstinez à rester ici il y aura danger, et danger de mort. Je sais qui vous êtes, l’Aventurier et je connais votre passé. Mais aucun homme, si fort soit-il, n’est à l’abri d’un coup de fusil tiré dans le dos… ou dans le dos des êtres qui lui sont chers.— Touchez à un cheveu de mon fils, promit paisiblement l’Aventurier, et j’irai vous chercher au fond de votre terrier pour vous étrangler de mes propres mains. Et ne comptez pas que vos grands dadais suffiront à m’arrêter.— Vous ne me faites pas peur.— Non ? Mais je n’ai même pas besoin de recourir à la violence pour casser votre tribu pouilleuse : la Loi, vous connaissez ? Protection des mineurs, hygiène…— D’autres avant vous ont essayé.— Oui : ...
... quelques fonctionnaires zélés, vite bloqués dans leurs initiatives par les élus locaux. Mais moi, cher monsieur, j’irai frapper plus haut… J’ai quelques amis bien placés qui se feront un plaisir de lancer la Machine Sociale. À la première visite d’un médecin dans votre porcherie, je vous promets que les choses bougeront à grande vitesse. Maintenant, voici mes exigences à moi : oubliez Sandra et renoncez à cette maison que j’occupe, ordonnez à vos gens de nous laisser en paix… ou gare à la casse. La menace de faire intervenir la Force Publique avait visiblement porté. Le doyen du clan Peillon ne cherchait plus désormais que les moyens de sortir de ce conflit sans perdre la face. En cette recherche, L’Aventurier avait tout intérêt à l’aider. Il n’en eut pas le temps car, soudaine, imprévisible, inutile, la violence fit son entrée dans le débat. Daniel Peillon, dont la tenue indiquait trop depuis son entrée dans le jardin qu’il avait copieusement honoré la Dive Bouteille, céda à la colère et apostropha l’ancêtre : — Mais tu ne vas pas céder, Père ? Cette maison, tu nous l’avais promise… Il s’élança et saisit Paul par les cheveux. Le garçon réagit aussitôt en frappant sèchement son agresseur sous le sternum. L’air s’échappa bruyamment des poumons de Daniel Peillon. Paul saisit le bras de l’homme et, d’un mouvement coulé, l’envoya rouler dans l’herbe haute. Mais il ne put éviter la charge de Sébastien Peillon… * * * J’avais rendez-vous ce soir-là avec un artiste sur qui je préparais ...