1. Les heures perdues (1)


    Datte: 18/11/2018, Catégories: Divers,

    ... soupire d’un coup et si les deux amants n’ont pas bronché, j’ai juste le temps d’apercevoir le visage de l’hôte qui se tourne vers la porte. M’a-t-il aperçue ? Je n’en sais rien, mais je me replie sur ma chambre… étonnée, et complètement bouleversée par ce trio inouï. Comment expliquer cela ? — oooOOooo — L’eau me coule toujours dans les yeux. Je hoquette, suffoque sous le déluge qui continue de s’abattre sur moi. Eddy ! C’était bien lui, j’en suis certaine. Une barbe de trois jours, pas vraiment mal rasé, mais je l’aurais reconnu entre mille. Qu’est-ce qu’il peut bien faire ici ? Et il ne m’a pas reconnu. Et revoilà le tocsin qui me secoue la poitrine. J’ai aussi conscience d’un coup, que les autres passants me dévisagent plus que la normale. Mon chemisier blanc est trempé et mes seins sans support sont comme deux phares qui illuminent les yeux des types ou des femmes que je croise. Le tissu me colle à la peau, mes cheveux dégoulinent et j’en m’en contrefiche ! Ma jupe aussi est à tordre. L’eau coule le long de mes jambes, remplissant les escarpins que je porte et mes pieds glissent dans ceux-ci, rendus périlleux par cette marée délivrée par les cieux. Ils m’en veulent ou quoi ? Eddy… pourquoi ne m’a-t-il même pas regardé ? Dire que les choses se sont passées si vite aussi. J’ai changé tant que cela ? Je suis devenue si vieille ou si laide ? J’ai tout juste l’âge qu’il avait ce fameux soir… Bon c’est vrai aussi que côté lumière… ce n’était pas ça. Me voici repartie là-bas ! ...
    ... — oooOOooo — Je me suis enfin endormie. La maison est calme et je me surprends à croire que j’ai rêvé tout cela. Quelle heure est-il ? Je n’en sais rien. Et ce craquement ? Un de mes deux parents qui va au petit coin sans doute… après ce que je sais, pas étonnant. Je me retourne sur le côté, mon oreiller sur la tête pour ne plus penser à rien. Mon seul but, seul objectif, me rendormir pour ne plus penser. Demain il fera jour et je verrai bien si mes yeux et mon cerveau m’ont menti. Les images qui défilent sont, elles, terriblement excitantes pourtant. Je repousse la couverture de mon lit. Ma tunique de nuit, une combinaison à fines bretelles suffit à me garder une chaleur trop envahissante. Je me tourne, retourne et plonge à nouveau dans un semi-coma. Et pourquoi ai-je l’impression que la main qui me touche n’est pas vraiment la mienne ? Elle me fait un bien fou et c’est trop agréable. Je laisse aller et me mets à soupirer. Puis mon sommeil se fait plus léger. Mon sommeil ? Mais je ne dors pas, plus depuis… je ne sais pas, longtemps ou non ! La notion du temps n’est pas possible dans cette obscurité. Mes cheveux, pourquoi ai-je la sensation que quelque chose d’aérien, de doux me masse la chevelure. Et ce qui se pose sur ma nuque, quel beau cauchemar ! Je ne comprends pas, mais que c’est bon. Et qu’il est beau ce rêve qui me fait ressentir aussi surement que si elle existait cette main qui me caresse les seins. J’adore et ronronne. Je ne veux plus bouger, plus faire un geste ...
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