Le temps des aveux - Histoires de Sexe

Le temps des aveux

... ne me le pardonne pas. Il faut que tu me croies. Elle s’agite comme une boulangère à qui on vient de voler des pains au chocolat ! Je veux parler, mais elle m’en empêche d’un geste autoritaire et d’un regard à glacer un Inuit. — Comment ai-je pu t’en vouloir de m’aimer ? même si ce n’est pas très naturel, avoue ! Si encore tu m’avais harcelée… si tu avais manifesté de manière indécente ton amour, j’aurais eu une excuse pour te rejeter. Mais ça n’a jamais été le cas. Au contraire, tu m’as toujours respectée, et même beaucoup plus, tu m’as aidée, écoutée, soutenue sans rien demander en échange. C’est si fort ce que tu as fait pour moi… Je m’en veux tellement. Tu vois, j’en ai les larmes aux yeux. Ça aussi ça m’a fait douter : comment pouvais-tu être à l’origine de la lettre et en même temps le patient et inestimable soutien qui m’a permis de tenir le coup ces derniers mois ? Je me tais. Je ne sais plus ce que j’éprouve. Je ne sais plus qui je suis. J’ai une tumeur maligne dans la gorge qui m’empêche de parler. Silence ! Elle boit son sucre. Moi aussi, j’ai envie de pleurer… Tout ça pour se faire de toute façon condamner… amour impossible. Alors, finalement, je parviens à m’arracher quelques mots du gosier, des mots qui feront mal de toute façon : — Cassandre, quand on aime comme je t’aime… Là encore, elle m’interrompt : — Laisse-moi finir. Personne plus que toi ne mérite que je l’aime. Je te jure. Mais je ne peux pas, Axel. Je ne veux pas, surtout… Tu comprends ? Silence… avant de conclure : — Aimer une fille, ce n’est tout simplement pas possible pour moi. Je ne veux pas tomber amoureuse de toi.