1. Le temps des aveux


    Datte: 07/08/2017, Catégories: jeunes, couleurs, école, amour, init, exercice, confession, mélo,

    ... le droit de m’en vouloir. Mais j’avais peur, OK ? Peur que tu profites de ce que je t’avais avoué, ou que tu cherches à le confier à quelqu’un d’autre.— T’énerve pas. Tu connais déjà ma réponse, pour mercredi. Mais tu me connais bien mal si tu crois que je suis du genre à aller baver dans d’autres ouïes, ce qu’on me confie ! Elle soupire. C’est comme un souffle de bonheur. Elle finit par m’apprendre que son père ne l’avait autorisée, jusqu’à présent, à visiter ou inviter des ami(e)s que très rarement. Uniquement pour ne pas éveiller de soupçons. La confiner systématiquement aurait pu paraître suspect. Leur maison est une citadelle bouclée à double tour… ou presque. — Je le plains, déclare-t-elle de manière inattendue. Il exerce une surveillance constante sur nous. Il est toujours sur le qui-vive. Ça doit être épuisant à force… Il est malade, voilà tout ! Mais il n’envisagera jamais de se soigner. Et il le paye au prix fort. À cause du stress, il ne peut pas se contrôler : quand une crise survient, c’est souvent inopiné… pour lui comme pour nous. Alors on vit cloîtrés… dans l’angoisse de ses accès de violence.— Et c’est vous qui douillez, lui rappelé-je. Je n’arrive pas à croire que tu le plaignes.— C’est mon père ! Comme si cela suffisait à le justifier. Cassandre, tantôt haineuse, tantôt généreuse. Quand nous franchissons le seuil de l’appartement, j’ai un étrange sentiment de fierté et de bonheur et beaucoup d’angoisse. Je lui offre une nuit de paix. Elle va dormir chez ...
    ... moi. C’est comme si j’étais un chevalier ayant libéré une damoiselle enlevée par un seigneur cruel. Elle est ma Guenièvre, aussi. Mais il faut avouer que mon père a été très diplomate avec le sien… Car, naturellement ce dernier a voulu vérifier que nous étions une famille honorable, qu’il n’y avait pas de risque pour sa fille – ou sa réputation ! – Le statut de colonel de papa l’a impressionné, je crois. Ils se sont téléphoné… Mais je n’ai rien su du contenu de leur dialogue. Malgré tout je flippe à l’idée de ces instants volés qui vont peut-être dénouer bien des fils de mon destin. On a bossé dur. Le bureau, c’était la table de la cuisine. Il y avait encore des relents du tajine que j’avais cuisiné la veille qui flottaient dans l’air. Elle m’a dit que c’était appétissant… On s’est pris la tête avec Hegel, Marx et Nietzche surtout avec sonGai savoir. Un titre qui me convenait bien ? Schopenhauer et son pessimisme ont failli nous mettre K.O. Attention, la philo, c’est un gros coef. au bac. Il ne faut pas se rater. On survole des sujets, on dresse des plans détaillés accompagnés d’exemples, on fait des fiches… Bref, on potasse. Mais que c’est dur de travailler à côté d’elle. Sa présence toute proche, trop proche m’irradie. Je sens sa chaleur, nos bras se touchent parfois, je respire son parfum… Ce parfum, il a toujours été un signal d’alerte pour moi depuis que je la connais. Il m’avertit de sa présence avant même que je ne l’ai vue, elle. Et à chaque fois, une mystérieuse ...
«12...789...13»