L'Hirondelle qui fait le printemps...
Datte: 08/08/2017,
Catégories:
fh,
inconnu,
jardin,
collection,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Oral
init,
... fin…— Oui ?— Bien… disons qu’ils sont des… esquisses… pour votre travail, hein ? Elle se tourne vers moi, en me faisant face et en me toisant, comme si elle voulait me narguer, avant d’ajouter : — Non, j’aime dessiner la vie. Et le sexe fait partie de la vie. Alors, je le dessine aussi. Dit avec sérieux mais les yeux pétillants de malice, je ne peux que lui proposer de servir de modèle. Ce que je fais, sur le ton le plus badin que je peux trouver en moi, et en espérant être crédible. — On verra… pourquoi pas… Et elle se replonge dans son livre, comme pour m’indiquer que notre conversation est terminée. Je reste là encore quelques instants puis referme l’album et lui tends. — Je ne vous dérange pas plus. Merci pour m’avoir permis de découvrir votre talent. Et je me lève pour rentrer chez moi. Tout en marchant, un sentiment étrange m’envahit. Ce n’est pas celui de la frustration. Quoi que ? Non c’est autre chose, comme une sorte de mélancolie qui s’installerait en moi. Cette jeune femme, que je guigne à chaque début de printemps, que je surnomme d’une façon dérisoire, « l’Hirondelle », prend un peu trop vite corps et vie dans ma propre existence. Trop vite à mon goût. Après tout, n’ai-je pas volontairement provoqué la rencontre ? N’ai-je pas atteint mon but ? Certes et même, au-delà de mes espérances ! Or c’est bien ça qui me dérange. Le mystère levé, le mystère n’a plus rien de mystérieux. Que vais-je donc pouvoir faire maintenant ? Énervé et dans l’impossibilité de me ...
... concentrer sur mon travail, j’occupe le reste de ma journée à aller de mon bureau à la fenêtre, de la fenêtre au bureau. Je continue à l’épier. Sachant qu’elle me sait l’observer, le jeu perd une partie de son plaisir, celui de l’interdit. En même temps, ces dernières paroles trottent dans ma petite tête et elles s’accompagnent du souvenir de cette main fine caressant un clitoris légèrement encapuchonné dans les plis secrets d’un sexe à peine entrouvert. Je suis certain que c’était une sorte « d’autoportrait » en train de se donner du plaisir. Étrange sensation que de découvrir l’intimité secrète d’une jeune femme inconnue sans l’avoir dévoilé soi-même. D’une certaine façon, je suis presque en colère, contre moi, contre elle. Intérieurement je la traite « d’impudique », car elle ose montrer ce que tant de femmes cachent. Je la trouve « perverse », car elle s’arroge le droit de me troubler par des visions érotiques, sans m’autoriser à satisfaire mon désir qu’elle a suscité en moi. Enfin, je la brocarde sur sa façon d’aguicher les hommes, de les épier, de les « photographier ». A-t-elle donc le droit de disposer de mes traits en les reportant ainsi sur du papier ? Et pour qui se prend-t-elle ? Cette colère est aussi tournée contre moi. Je me trouve vraiment stupide en y repensant, d’avoir suivi la donzelle, puis l’avoir abordé et même lui avoir offert l’hospitalité. Pourquoi ai-je donc coupé la branche de mon rêve sur laquelle j’étais sagement et tranquillement assis ? Et sans essayer ...