L'Hirondelle qui fait le printemps...
Datte: 08/08/2017,
Catégories:
fh,
inconnu,
jardin,
collection,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Oral
init,
... de calmer ma colère, je continue mes allers et retours, soulève brièvement le rideau, sans m’en cacher pour vérifier si l’Hirondelle est toujours là ! Elle n’a pas bougé. Elle n’a en rien changé à ses habitudes. Elle serre d’une main ferme les deux bords de son gilet et reste absorbée par son livre. L’ombre de l’après-midi commence à grignoter le bout de ses pieds. Et, dans ma rage, au milieu de mes innombrables allers et retours je ne la vois pas partir. Dans un ultime retour à ma fenêtre, l’Hirondelle s’est envolée. Et, comme la colère est montée en moi, elle retombe tel un mauvais soufflé. Je reste à la fenêtre, le front appuyé sur la vitre froide, la main retenant le voile. Je contemple le banc vert bouteille aux assises défoncées et la place laissée vide. Je reste ainsi jusqu’à ce que des fourmis envahissent ma main, mon poignet, mon bras et si l’éclairage public ne me faisait pas ciller, je crois bien que je passais la nuit ainsi. Dans un grand soupir je laisse le rideau retomber et m’éloigne de cette fenêtre. Pourtant, le lendemain matin, à peine levé, je reprends mon poste d’observation, le cœur battant la chamade, les yeux rougis d’une mauvaise nuit. Le temps sur la capitale est grisâtre, les nuages lourdement chargés de leurs grains étendent leurs ombres au-dessus du square. C’est généralement un temps qui lui fait fuir le square. Mais avec la ponctualité d’un métronome, elle vient s’installer, malgré la pluie qui menace. En s’asseyant, elle lève la tête vers ma ...
... fenêtre et m’adresse un petit signe de la main et se plonge dans son bouquin. Je la guettais, je l’espérais et sa venue me surprend quand même. Je n’ai pas le réflexe assez rapide pour me reculer à son approche. Elle me voit, me devine derrière mon rideau. Par défi, je reste planté là un long moment, sans bouger, sans lui rendre son signe de main, sans lui sourire. Je décide de ne pas bouger, de ne pas descendre. Et la pluie commence à taveler le rebord de zinc de ma fenêtre, crépitante, soudaine, furieuse. Alors, malgré moi, je me précipite dans l’escalier pour aller à sa rencontre mais elle est déjà là. Elle se tient droite, au pied de la première marche de l’escalier qui monte chez moi, les cheveux collés à son front. Son cabas serré sous le bras, son manteau afghan déjà largement mouillé. Elle me sourit. Je m’immobilise au milieu de ma descente, rattrapant ma carcasse en déséquilibre. — Vous pouvez m’abriter un moment ? La demande est presque susurrée. Ce n’est pas une demande, c’est une supplique. Et qui peut résister à un minois dégoulinant de pluie, à des cheveux plaqués par les éléments soudain déchaînés ? Moi, je n’ai pas ce courage. Dans mon vestibule, elle s’ébroue une fois encore, comme un jeune chien fou. Puis elle me désigne la direction de la salle de bain en pointant son index fin et, en me souriant, elle me demande si elle peut s’y rendre. J’acquiesce. Je lui tends une serviette éponge, lui donne un nouveau peignoir et branche le séchoir à cheveux avant de la ...