Sacrilège
Datte: 31/12/2018,
Catégories:
ffh,
fagée,
inconnu,
grosseins,
bizarre,
laid(e)s,
campagne,
pénétratio,
fouetfesse,
nonéro,
fantastiqu,
... et semblaient abriter des monstres froids et visqueux, prêts à se jeter sur mon corps menu et frêle. À chaque pas, les lames du parquet craquaient et, lorsque j’ouvris la porte, je fus accueilli par le couinement atroce d’une vieille charnière usée. La puanteur du meuble était immonde, comme si toute la pourriture du passé s’y était accumulée au fil des siècles. À l’intérieur, un empilement désordonné de nippes sans forme, un amas de vieux tissus grossiers. Finalement, je finis par trouver quelques vieilles guenilles lépreuses, qui étaient à ma taille et que j’enfilai prestement. Mais il me manquait l’essentiel, c’est-à-dire les chaussures. Il n’y avait rien qui ressemblât à cela dans cette armoire. Par la suite, j’ai descendu lentement l’escalier en évitant, autant que faire se peut, de faire couiner les marches… * * * La grande salle commune était plongée dans l’obscurité, mais le bruit plaintif émanait apparemment d’une autre petite pièce à l’autre bout de la bicoque. Un mince rai de lumière filtrait par une porte entrouverte, accompagné par une lente lamentation qui reflétait toutes les souffrances de la terre. Au passage, près de la cuisinière qui irradiait une envoûtante chaleur, je saisis le tisonnier, comptant bien m’en servir comme une arme pour terrasser un monstre hypothétique. Je n’en menais pas large. Pourtant, curieusement, cette peur me stimulait et m’incitait à avancer, à me jeter dans la gueule du loup, à affronter définitivement un destin que je savais ...
... fatal. Comme si l’horreur était, pour moi, un exutoire, une libération qui impliquait mon sacrifice. Je m’approchais lentement, mais inexorablement pour découvrir… Le spectacle était dantesque : la sauvageonne hirsute était affalée à même le sol, entièrement nue, son corps luisant, recouvert d’un sang rouge vif. La vieille femme était devant elle, sévère et impassible. Elle maniait la cravache sans piper mot, faisant fi des gémissements de sa victime. L’ensemble de la scène éclairé par un imposant chandelier d’un autre âge. Un peu plus loin sur le carrelage, les restes de ce qui avait dû être en son temps un animal. Les vestiges d’une bête complètement éviscérée. Une sorte de gros poulet, peut-être une oie ou un dindon, mais il n’en restait plus qu’un amas de plumes passablement sanguinolentes. Les viscères de l’animal pendaient çà et là, sur le corps de la donzelle assassine. Je compris dans le même instant qu’il ne s’agissait pas de son sang à elle, mais de celui de cette bestiole sacrifiée. Impassiblement la vieille femme la corrigeait, la fouettant de toutes ses forces et arrachant péniblement de longs gémissements de douleur de la bouche de la jeune carnassière. Pourtant, le visage de celle-ci ne reflétait aucune trace de soumission, juste une haine cynique, empreinte de méchanceté féroce, les sentiments d’une jeune tigresse à l’égard d’un dompteur malingre et injuste. Et puis, soudain… La folasse bondit en un éclair, sauta à la gorge de la vieillarde et retomba lourdement ...