1. Un prédateur patient.


    Datte: 07/01/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    Un prédateur patient Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jeune homme, j’ai eu le choix entre trois cousines, les deux soeurs Anaïs et Victoire bâties comme des I, droites comme des piquets, raides et ossues,et Julie dont j’ai préféré les courbes en forme de S, souples et moelleuses. Allez savoir pourquoi ces trois filles recherchaient ma compagnie, pourquoi elles se livraient à une concurrence étonnante. J’épousai Julie, il y eut deux déçues. Julie, mère de Clovis notre fils de sept ans, a repris depuis peu un emploi de coiffeuse dans un salon proche de notre domicile. Elle est libre le dimanche et le lundi. Je fais mes trente-cinq heures en cinq jours, du lundi au vendredi, de sept heures à quatorze heures trente. Julie dépose Clovis à l’école le matin, je le recueille à seize heures et belle-maman assure la permanence le mercredi. Nous sommes bien organisés. Nous avons tout pour être heureux. Or Julie vient de découvrir une récente prise de poids de quelques kilos. Entre femmes, pendant les soins capillaires, on parle. L’un des grands sujets de conversation, avant les confidences sur la vie conjugale du genre : - Ah ! mon mari fait ci. - Et le mien donc, si vous saviez… le sujet inévitable, le sujet récurrent, c’est l’apparence de chacune, de la pointe des cheveux à celle des escarpins, avec référence forcée au tour de taille et aux kilos superflus. Donc toute coiffeuse qui se respecte doit représenter un modèle pour ses clientes. Qui a bien pu observer ...
    ... et faire remarquer à Julie qu’elle sortait des normes ? Sa patronne ? Une collègue ? Ce n’est pas pensable : Julie, quoique bien en chair, est juste comme il faut, je dirais même que parmi les membres du salon, elle a le corps le mieux tourné. Toujours est-il que mon épouse en a pleuré et a décidé d’entreprendre un régime sévère. Les résultats se faisant attendre, après avis des clientes sans doute, Julie s’est mis en tête de recourir à la liposuccion. - Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? ai-je demandé en faisant l’âne. - Une opération bénigne. Grâce à des procédés modernes, des chirurgiens plasticiens spécialisés pompent à l’aide de fines canules les excès de graisse et réussissent à rendre des formes jeunes et harmonieuses. Tout le monde sait ça à l’heure actuelle. Ne penses-tu pas que je devrais me faire opérer ? Je voudrais bien savoir qui est ce « tout le monde » qui lui donne une si mauvaise opinion d’elle-même et la pousse à faire retoucher ce corps que j’estime parfait. A moins que ses cousines, Victoire et Anaïs, ne se vengent bassement de leur déconvenue. Elles exciteraient la rivale heureuse et l’enverraient se faire mincir pour la conduire à leur niveau de maigreur. Ce n’est pas impossible. Pourtant toutes deux ont trouvé mari depuis l’époque lointaine où Julie m’avait gagné. Julie ne désigne personne, mais me prend à témoin, le soir au coucher. Avant d’enfiler sa chemise de nuit, elle se dénigre : - Tu vois mon amour, mes hanches sont trop fortes, là je peux pincer un ...
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