1. Le cadeau de Georges


    Datte: 14/01/2019, Catégories: hagé, jeunes, BDSM / Fétichisme nopéné, initfh,

    Résumé épisode I : «L’apprentissage » Un temps lointain où les filles n’avaient pas la même valeur que les garçons ! Résumé épisode II : «Tante Gertrude » Visite parisienne chez une vieille tante et bruit de bottes, à l’aube d’une jeune vie. Résumé épisode III : «Un salon particulier » Se faire belle reste tout un art et Madame se montre pleine de surprises. Un samedi soir ordinaire pour tellement de gens, mais je n’en faisais pas partie. Ce soir, je devais sortir en compagnie de cette Madame dont le Tout-Paris s’était longtemps arraché les faveurs. La destination m’était bien inconnue et mon cœur battait la chamade depuis la veille. Bertrand, le bras droit de ce Christian Dior, dont tous dans les milieux de la mode vantaient les mérites, ce brave chauve avait déposé dans la soirée plusieurs boîtes et cartons à mon intention. Certains contenaient des sous-vêtements d’un chic inespéré. Et puis une robe de soirée qui allait, aux dires de Gertrude, faire tourner les têtes de bien des hommes. Malgré l’absence de ma protectrice, je me mis nue une fois de plus devant ce Bertrand qui ne cilla pas pour autant des paupières. Cette fois encore, il ne me frôla nullement alors que j’essayais des habits qui m’allaient comme des gants. Je virevoltais devant la psyché qui me renvoyait une image inouïe de cette femme que j’avais peine à reconnaître. Le tondu aussi battait des mains avec de drôles de trémolos dans la voix. Je comprenais que ces hommes à hommes avaient donc un timbre ...
    ... spécifique ? Ou bien n’était-ce qu’une simple idée reçue que mon esprit encore malléable reprenait à son compte ? Les étoiles illuminaient le ciel parisien. La vieille dame aux cheveux blancs marchait à mon bras. Nous remontions le boulevard de Clichy. Là-bas tout au fond, au pied de la butte Montmartre les grandes pales scintillantes du cabaret-dancing « Le Robinson Moulin-Rouge », reconstruit après un grave incendie et dont Geneviève m’avait vanté les mérites, nous attirait de toutes ses lumières. Il était… beau. Je n’avais de ma vie jamais rien vu de pareil. Moi, petite provinciale à l’accent du nord très prononcé, j’allais ce soir pour la première fois de mon existence vivre une soirée qui promettait d’être inoubliable. Pour cela elle resterait dans ma mémoire tristement célèbre. Nous étions donc le dimanche trois septembre mille neuf cent trente-neuf. Et dès notre arrivée le bal fut interrompu par une nouvelle qui affolait tous ceux qui venaient pour faire la fête. Notre pays avait déclaré la guerre à notre ennemi juré, l’Allemagne. Mon rendez-vous avec la vie parisienne prenait l’eau de toute part. Une agitation sans nom s’emparait des badauds, qui ce soir-là déambulaient dans les rues de la capitale, comme des âmes en peine. Même Geneviève s’était départie de son flegme presque britannique. Le spectacle annulé, nous avions nous aussi suivi le mouvement et avions erré, un peu au hasard des rues et artères de ce Paris pourtant d’ordinaire si vivant. Cette nuit-là, Geneviève avait ...
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