1. À vendre


    Datte: 15/01/2019, Catégories: fh, couple, jardin, amour, vengeance, Oral mélo, policier, amourdura,

    ... détails ont changé, elle se sent nettement plus libre. Elle s’adresse alors à son reflet : — Oui, ma fille, la situation est étrange mais je ne m’en plaindrai pas, vu ce que je vivais avant… Ce mercredi en fin d’après-midi, il y a beaucoup d’enfants qui jouent dehors, dans cette cité nouvellement bâtie. La plus vieille des maisons doit avoir cinq ans au plus. Certains jardins sont restés des monticules de terre. D’autres sont déjà des pelouses fournies, comme chez elle, non, comme chez Carol. C’est en petit short rose et T-shirt blanc qu’elle s’aventure sur la terrasse ; Carol y étant déjà, livre en main, plein de papier listing sur la table. — Tiens, tu es exactement à l’inverse de notre rencontre ! À présent, ils se tutoient, ça simplifie les choses. Elle jette un rapide coup d’œil sur sa propre tenue : — Ah oui, c’est vrai ! Tu as de la mémoire !— Le premier jour que j’ai pu t’avoir enfin un peu à moi, ça marque ! Tu ne crois pas ? De plus, tu étais très mignonne, comme toujours d’ailleurs.— Flatteur, va !— Le short rose et le T-shirt blanc, ce n’est pas mal du tout, loin s’en faut. Le rose serait un peu moins soutenu que de loin, on pourrait croire que tu n’as rien en bas !— N’importe quoi ! Il lui tend un verre, elle le remercie, puis s’accroupit à la limite entre la terrasse et le gazon. Elle regarde le bleu du ciel, pensive. Elle entend un déclic d’appareil photo. Elle ne dit rien, elle commence à avoir l’habitude, lui et sa manie de faire des polaroïds pour un oui ou ...
    ... pour un non. « Capturer l’instant fugace » dit-il. Étrange homme qui semble toujours agir comme si elle pouvait partir demain, alors qu’il sait très bien qu’elle ne veut pas retourner à son ancienne vie. — Tu ne te lasses pas, Carol ? Tu fais quoi de toutes ces photos ? Tu les empiles dans un carton ou quoi ?— Je tapisse petit à petit mon bureau… ça me fait des économies de papier peint !— N’importe quoi ! Enfin bref ! Ça doit te coûter une fortune en consommables, à moins qu’il ne s’agisse encore d’une rétribution « en nature »…— Bien vu !— J’aurais dû m’en douter ! Elle l’entend qui vient vers elle, il dépose la photo révélée entre ses mains. — Vois-tu, Varina, à défaut de l’original, je me contente des instantanés… Malgré elle, elle rougit. Elle soupire, photo en main : — Les choses sont mal faites, Carol, tu aurais dû apparaître dans ma vie, il y a six ans environ.— Désolé ; si j’avais pu prévoir, je me serais fait un plaisir d’aller me mettre en travers de ta route à l’époque ! Elle se lève, lui redonnant l’instantané, puis elle déambule vers le milieu du jardin, sans cheminement bien rectiligne, comme pour apprécier l’instant qui passe. Elle regarde alentour : mis à part quelques routes de légumes au fin fond, tout est occupé par du gazon, diverses fleurs et quelques arbustes. Ensuite, un champ. Il la suit à distance, elle se retourne pour lui parler : — Même pour le jardin, tu as bien choisi… il est parfaitement clos, dans cet angle de la rue, personne pour voir chez ...
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