1. Moi, Daniel, SDF


    Datte: 02/02/2019, Catégories: fh, pénétratio,

    ... notre faible différence d’âge. Quand j’ai perdu ma mère, à l’âge de cinq ans, papa et moi étions désespérés. Les parents d’Anne habitaient à ce moment-là sur le même palier. Ils ont offert à mon père de me garder quelques temps. Anne, bien que n’ayant que seize ans, m’a prise en affection. Je ne voulais plus personne qu’elle, même la nuit. Si bien que pour me rassurer, elle venait tous les soirs chez moi coucher dans ma chambre. Mon père, Jacques, était tranquille et rassuré par cet arrangement ; la présence de cette jeune fille dans l’appartement nous faisait oublier notre malheur et amenait un peu de détente. Nous étions si bien que trois ans plus tard, papa épousait Anne. Pour moi, ça a été le plus beau jour de ma vie. Mon père et Anne rien que pour moi ! Et depuis, nous menions une vie heureuse. Voilà notre histoire. Mais Anne, pourquoi as-tu voulu te tuer ?— C’est à cause de moi si Jacques est mort.— Mais non, c’est un accident de la route. Il a perdu le contrôle et s’est écrasé contre un arbre.— Non, il s’est suicidé. Tu avais dû remarquer que depuis quelque temps il était d’humeur assez sombre, ne nous parlait plus beaucoup. Il y a trois jours, nous nous sommes disputés. Tu sais que depuis bien longtemps je veux un enfant, mais lui se trouvait trop vieux. Pourtant, je ne voulais pas le rendre père sans son accord. Ce jour-là, il me l’a une fois encore refusé. Je lui ai dit que dans ce cas, désormais nous ferions chambre à part. C’était la veille de sa mort.— Mais cela ...
    ... ne veut rien dire.— Si. Après les obsèques, je suis allée dans son bureau, je n’en avais pas eu le courage avant. J’ai trouvé sur le clavier de l’ordinateur une lettre à mon nom. En résumé, il me disait qu’il avait été licencié, que nous n’aurions plus les mêmes revenus. Voilà la cause de sa sombre humeur ces jours derniers. Il ne voulait pas avoir d’enfant, surtout à son âge dans ces conditions. Et son accident nous permettrait de percevoir de l’assurance-vie une bonne rente. Tu comprends mon désespoir. J’ai décidé d’en finir puisque je l’avais conduit à sa dernière demeure.— Mais j’étais là ; nous aurions pu nous consoler mutuellement, et tu me laissais seule.— Tu n’avais pas de souci d’argent. De plus, tu as ton copain William et vous avez l’intention de vivre en couple.— Mais nous aurions résidé ici ou bien je serais venue te voir souvent. Elles se sont jetées dans les bras l’une de l’autre et ont longuement pleuré. J’étais très gêné d’assister à cette scène. Elles m’avaient totalement oublié. Je ne pouvais rester chez elles. Lorsqu’elles ont été un peu calmées, je leur ai dit : — Je vais vous quitter, vous vous êtes retrouvées. Je compatis à votre peine, mais je ne peux malheureusement pas la soulager. Anne s’est écriée : — Non, Daniel, restez. Je vous dois la vie et je me rends compte à présent du mal que j’aurais fait à Nancy. Vous avez tout votre temps libre : je vous propose de rester quelques jours ici, jusqu’à ce que vous ayez un peu récupéré et que le temps soit ...
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