Moi, Daniel, SDF
Datte: 02/02/2019,
Catégories:
fh,
pénétratio,
... dîner que j’avais mitonné n’est pas parvenu à dégeler une atmosphère glaciale. Je me suis esquivé immédiatement. Je sentais qu’il y allait avoir un affrontement terrible et, lâchement, j’ai abandonné ma maîtresse. Je suis resté derrière la porte pour les écouter. À peine étais-je sorti que Nancy s’est déchaînée. C’était une folie de garder un clochard chez soi. Ces gens sont comme des animaux sauvages, séduisants mais dangereux. Puisque Anne ne voulait pas me faire partir gentiment, eh bien avec William ils me sortiraient, par la force s’il le fallait. — Mais tu ne comprends pas qu’il profite de ta détresse, qu’il t’amadoue en entretenant la maison, en préparant des petits plats. Il n’y en a pas pour longtemps pour qu’il te drague, que tu deviennes sa maîtresse. Il t’épousera. Mais tu es une vieille pour lui ! Il sera le maître et il sera trop tard pour l’expulser. Anne s’est défendue, invoquant le fait que je lui avais sauvé la vie. Mais William en a rajouté une couche. J’ai vite regagné ma chambre. Quelques instants plus tard, j’ai entendu passer Anne en sanglots. Elle qui espérait une soirée amoureuse ! Elle n’aurait pas à me faire partir gentiment, Nancy n’aurait pas à m’expulser. J’allais quitter les lieux de suite. J’ai préparé mon sac, veillant à ne rien emporter des vêtements qu’elles m’avaient prêtés. J’ai laissé un mot pour Anne et me suis esquivé sans bruit. Je suis retourné àTable pour tous. J’ai été accueilli avec des exclamations de joie. Ils s’étaient inquiétés ...
... de mon absence. Je leur ai fait un récit sommaire de ce qui s’était passé. Puis je suis allé à l’ANPE ; et là, surprise : on cherchait un dessinateur. Pour une fois, j’avais une réponse qui me permettait d’espérer. C’était la proposition d’un contrat d’un mois suite à la maladie du titulaire. J’y suis allé, j’ai été pris. ***** Depuis trois ans que j’ai abandonné Anne, je suis toujours dans cette entreprise. Maintenant, je mène une vie tranquille, réside dans un petit logis calme. Quelques courtes histoires avec des filles rencontrées en boîte. Mais j’ai toujours en tête celle que j’ai sauvée, Anne. Ce n’a été qu’une aventure, mais elle m’a marqué. Elle est tellement belle ! Maintenant, tout est définitivement terminé. C’est jeudi, jour d’Envoyé spécial. C’est une des rares émissions que j’apprécie. Bien installé dans mon fauteuil, je savoure ma tasse de café. La sonnerie du téléphone me tire de mon euphorie. Qui peut bien m’appeler, et surtout à cette heure-ci ? — Allô.— Bonsoir ; je suis chez Monsieur Daniel Combales ? Oh, merde : c’est la voix de Nancy. Je la reconnaîtrais entre mille. — Oui, c’est bien moi.— Je suis… Brusquement je l’interromps. — Oui, tu es Nancy. Je ne veux plus te parler ni te revoir. Je t’emmerde, et surtout ne me rappelles pas.— Mais, Daniel, c’est pour m’excuser et mettre les choses au point.— Laisse-moi tranquille ou tu le regretteras. Et je raccroche. Ce coup de fil me perturbe. J’éteins la télé. Comment a-t-elle pu avoir mon adresse ? Mais c’est ...