L'ange et le démon...
Datte: 09/02/2019,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
init,
... insidieusement envahi. Il se présentait à moi, sous la forme d’une propension permanente à éblouir ma « conquête ». À chaque instant, il me fallait partir à sa reconquête comme si le moment d’après devait m’effacer de sa mémoire et qu’il me faille retrouver cette merveilleuse et unique place dans son cœur et surtout dans son corps. L’un comme l’autre, nous n’avions décidé de quoi que ce soit. Nous étions alors guidés que par nos bas instincts qui nous servaient alors de sentiments. Mais l’un comme l’autre nous partagions cette aversion pour le conformisme et la routine. Bref, de vrais amoureux, au début de leur vie commune. Cependant, nous n’étions plus à l’âge des « premiers serments et serrements d’amour ». Tous les deux, nous avions, ce que l’on peut nommer en termes pudiques, quelques heures de vol à nos actifs. Et les expériences aidant, chacun de nous connaissait les dangers de la vie quotidienne, ce « tue l’amour » puissant et radical. Et ni l’un ni l’autre ne voulions tenter une nouvelle, douloureuse et stérile relation. Il nous semblait même que nous avions atteint, de concert, ce doux rivage où l’envie de construire quelque chose de solide et durable devient une nécessité. Mais en matière d’amour, si nous connaissions sur le bout des doigts nos classiques, il fallait plus que cela pour éblouir l’autre. Et c’est justement à cet instant qu’un véritable démon est entré dans la danse, s’invitant là où ni l’un ni l’autre ne l’attendions. Tous les deux, nous travaillons ...
... dans un même et unique secteur, celui de l’art contemporain. Elle comme courtier, c’est à dire dans l’achat et la revente d’œuvres d’art et moi comme critique de ces mêmes œuvres d’art qui, très rarement, trouvaient goût à mes yeux. D’ailleurs, et à plusieurs reprises, nous avions eu quelques vives discussions à ce propos, mais jamais sans conséquence. Chacun tenait à conserver sa liberté d’appréciation et de jugement vis-à-vis de son travail. Pourtant, insidieusement, les arguments développés par Marie-Agnès cheminaient dans ma tête, lentement mais sûrement. Déjà, à différentes reprises, j’avais réussi à édulcorer mon opinion envers certains de ces « nouveaux talents », ce qui avait surpris bon nombre de personnes de mon entourage professionnel qui ne connaissait rien de ma vie privée. Et ces appréciations avaient eu comme effet d’engendrer une presque immédiate « surcotation » de ces nouveaux peintres, « tagueurs du dimanche » comme je les appelais alors. Cette envolée des prix faisait les « affaires » de Marie-Agnès et de son commerce, d’autant plus que je découvrais ainsi le véritable impact que pouvaient avoir mes « critiques » sur ces jeunes peintres dans le public – enfin un certain public. À ce moment-là, j’étais trop pris dans le « feu de l’action », sans possibilité de prendre du recul, de me rendre alors compte des changements qui s’opéraient en moi. Depuis près d’un an, nous nous fréquentions assidûment, Marie-Agnès et moi. Et quand je dis « fréquenter », je veux ...