L'ange et le démon...
Datte: 09/02/2019,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
init,
... dire que nous vivions ensemble. Totalement. Très peu de temps après la soirée que je viens de vous évoquer, elle a emménagé chez moi. Débarquant un soir avec armes et bagages, petites culottes, strings, tangas et brosse à dent. J’ai fait de la place dans mes armoires de célibataire et sur ma tablette de toilettes. J’ai aussi appris à partager, à ramasser bas, slips, soutiens-gorges, chemisiers dans tous les coins, ranger les chaussures et bottes. J’ai surtout découvert ce que c’était de se réveiller à côté de l’être aimé ou de s’endormir avec sa tête nichée au creux de son épaule et apprivoiser les deux glaçons de ses petits pieds qui viennent se frotter sur ma jambe chaude. J’ai enfin compris les joies et les difficultés de l’amour quotidien, celui des corps, des yeux et de l’âme. Avec Marie-Agnès, nous avons, comme les petits chiens, marqué le territoire de l’appartement en faisant l’amour dans tous les coins et recoins, les plus classiques aux plus saugrenus. Je me suis repus de son corps, exploré tous ses trous, perdu dans ses cris et halètements, sans m’en rassasier pour autant. Chaque soir devenant une fête à laquelle je passais ma journée à me préparer. De son côté, il me semble bien que c’était la même chose. Voilà, depuis notre rencontre, nous étions toujours ensemble dans les vernissages, les cocktails et autres soirées mondaines. On ne se quittait plus et nous commentions de concert les tableaux et sculptures qui s’offraient à nos yeux. Voilà comment, nous nous ...
... sommes retrouvés un soir devant une série d’immenses toiles d’un jeune artiste, émule de Soulage, mais qui en avait pris le contre-pied et avait certainement aussi omis d’en emprunter le génie. Il peignait de grandes surfaces d’un blanc immaculé et, seuls des petits spots halogènes blancs et mouvants, venaient mettre en « mouvement » les stigmates laissés par ses pinceaux sur les grandes toiles. C’était de l’art « cinétique », une forme à laquelle j’étais particulièrement hermétique. Le garçon, un beau blondinet à la figure tourmentée, auréolée de bouclettes folles, tentait de m’expliquer la profondeur de ses sujets. Pour être en harmonie avec son œuvre, il était tout de blanc vêtu. Derrière moi, je sentais Marie-Agnès, qui s’amusait de cette situation. Pour elle, il ne faisait aucun doute qu’elle avait devant elle l’actuel Léonard de Vinci du XXIème siècle. Moi, je restais dubitatif. Et le blondinet s’accrochait à mes basques, ne me lâchait plus. Devant chaque tableau, il recommençait à pérorer. La fatigue de la journée, l’alcool aidant, le souffle de Marie-Agnès que je sentais dans mon cou et l’ambiance qui régnait dans les lieux eurent bientôt raison de moi, de ma conscience. Au huitième tableau, presque identique aux autres, totalement abscons pour moi qui me voulais résolument hermétique à ce genre de production, mon cerveau a commandé à ma bouche de parler en termes dithyrambiques ! Oui. Au huitième tableau, j’ai commencé à m’extasier comme presque tous les autres. Et je ...