1. Mon meilleur ennemi


    Datte: 11/02/2019, Catégories: hh, jeunes, inconnu, campagne, amour, cérébral,

    ... remercie. Je crois avoir encore une fois échoué à vous convaincre. Je ne vais pas plus longtemps vous ennuyer.— À mon tour de vous remercier et de m’excuser pour tout à l’heure. Il se lève. Je le raccompagne jusqu’à la porte. Bientôt, il disparaîtra de ma vie. Cette pensée m’est intolérable. Au moment de nous quitter, nos regards se croisent. Ses yeux s’emplissent de larmes. Que lui arrive-t-il ? On ne pleure pas parce qu’on a raté une affaire… Je lui en fais la remarque. Ma voix se veut apaisante. Il me répond en bredouillant : — Ce n’est pas ça… Autre chose… Dur, trop dur à dire ! Il se précipite vers la sortie. Il court jusqu’à sa voiture. Je le rattrape à temps, le saisis par les épaules. — Dis-le moi, Olivier, ne pars pas comme ça ! Je suis instantanément passé au tutoiement. Je devine son trouble. Il penche sa tête. Je sens frémir ses lèvres. Sa réponse arrive enfin. Il m’embrasse. La nuit que nous passons à faire l’amour est merveilleuse. Débarrassé de son costume, le corps d’Olivier me fascine. Sa peau douce, veloutée, contraste avec la mienne. J’aime sa musculature saillante, ses longues jambes à peine couvertes de duvet. Je suis un ours, en comparaison. Je ne suis pourtant pas très poilu, juste assez pour couvrir mon torse, mes bras, mes cuisses. Il apprécie, caresse, fourrage, hume. Nous nous enlaçons. Nos sexes tendus se frôlent. L’ivresse charnelle nous emporte dans un tourbillon ...
    ... frénétique. Au matin, je le laisse dormir. Je me détache de son corps. Je n’ai pas le choix. Tout en exécutant mes tâches habituelles, je pense à tous ces événements qui, depuis hier, ont bouleversé ma vie. Je suis profondément heureux. Olivier est un cadeau du destin. Que me réserve l’avenir ? Je devrais dire « nous ». Je ne m’imagine pas sans lui. Je suis en train de sortir les bêtes lorsque je l’aperçois. Il porte un jean, un gros pull. Il a trouvé des bottes. Sans complexe, il saisit une fourche et commence à nettoyer l’étable. Je le laisse pour conduire les vaches jusqu’au pré. À mon retour, il a terminé. Je n’aurais pas fait mieux. Il s’approche, s’appuie sur son outil et me lance, ironique : — J’ai faim ! Le grand air, ça creuse !— Ici, l’air est plutôt vicié.— Une bonne odeur de bouse, ça faisait longtemps. Ce n’est pas pire que les gaz d’échappement.— Longtemps ? Tu connaissais ?— Oui, j’ai connu ça toute mon enfance, en Normandie. Bon, alors ce petit déj’, il vient ? Je n’ose espérer. J’ai peur d’avoir rêvé. Je m’affaire en cuisine. Olivier, à son aise, fouille dans les placards. Il installe le couvert. C’est vrai qu’il a faim. Il dévore ma bouche dans un baiser fougueux. Je sens son sexe gonflé sous la toile de son pantalon. — Tout à l’heure, sous la douche… si tu veux, mon amour. murmure-t-il. Je le serre dans mes bras, je réponds dans un souffle : — Je t’aime, si tu savais comme je t’aime ! 
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