La fin du Vladimir Monomaque
Datte: 28/02/2019,
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bateau,
Masturbation
mélo,
... torrents de larmes. ____________________ La réputation d’Annick n’est pas un mythe : elle s’est encore amourachée. L’élu est radio sur leVladimir Monomaque. Il s’appelle Ivan ; il est jeune, célibataire, beau. Le charme slave personnifié… Il est d’ailleurs Russe d’origine. Les Russes sont très nombreux en Lituanie ; la famille d’Ivan est installée à Klaipda, un port sur la Baltique, depuis au moins deux générations. Les deux amants se voient à bord dans la cabine du radio, ou bien à l’extérieur… — Il peut sortir du port ?— Tu parles ! Ils ont des combines. La rumeur rapporte la légende des trafics : tabac, drogue, alcool, sexe… Deux filles se sont installées à demeure sur le bateau, d’autres les rejoignent à l’occasion. Comment trouvent-ils l’argent ? Nul ne sait vraiment ; toujours est-il qu’ils en ont. Probable que les dons y pourvoient, et s’il n’y suffisent pas, les marins dépècent la bête et vendent le cargo en pièces détachées. Caro elle-même a payé des ustensiles, devenant très consciemment receleuse et complice d’un vol. On peut cependant comprendre ces hommes : à situation extrême, solution extrême. Caro est néanmoins mal à l’aise : il lui paraît compromettant, voire dangereux, de trop grenouiller avec eux. Elle en fait la remarque à Annick. La défense de celle-ci est spontanée : — Je te jure qu’Ivan est un type bien. Et puis il a un passeport lituanien.— Et alors ?— Il est européen : il est chez lui ici, comme nous en Lituanie. Le ton, le propos, la fougue… Ce ...
... n’est pas une foucade. Il serait vain d’argumenter ; Caro reste coite. ____________________ L’arrivée de l’été s’accompagne du « virus congés ». L’association n’échappe pas à la pandémie ; elle fonctionne avec un effectif réduit. La moindre absence imprévue pour cause d’accident, de panne, de maladie, de bébé malade, et c’est la cata. Caro bouche les trous. Dans l’équipe du port plus souvent qu’ailleurs, parce que la marge de manœuvre est plus étroite encore dans une petite équipe. Caro en vient à mieux connaître l’équipage du cargo. Qui sont donc ces hommes ? Le métier et le passeport étranger les affublent d’une aura exotique, mais à les fréquenter, le mystère disparaît et on découvre de pauvres bougres, comme il y en a tant. Il y a de tout : des bons et des mauvais, des gens bien et d’autres moins bien. Tous sont cependant polis et respectueux, Caro et ses collègues s’accordent à le reconnaître. La défiance initiale s’est peu à peu dissipée, et désormais ces dames y vont en confiance. Lazar, le cook, est celui avec lequel les employées de l’association sont le plus en rapport ; c’est lui qui la plupart du temps réceptionne les plateaux. C’est un Géorgien courtaud et noiraud, avec des yeux qui brillent comme des billes dans leurs orbites. Il est de Poti, un port sur la mer Noire. D’autres assurent parfois la réception, et à l’instar de ses collègues, Caro va apprendre à tous les connaître d’une manière ou d’une autre. La langue n’est pas un handicap : ils parlent tous anglais, ...