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CANTON, 1949
Datte: 27/03/2019, Catégories: fh, couleurs, asie, humilié(e), chantage, Voyeur / Exhib / Nudisme init, fsoumisah,
... côtés et sa main monta en elle. Sa précision était chirurgicale et sa petite boule roulait dans le gras de deux phalanges aplaties. Muriel se rappela Yolande. C’était la même opération mais ici plus nette et moins apprentie. Au vrai plus savante et professée. Une dextérité insolente et presque distraite, sûre de ses effets. Muriel n’y tenait plus. Elle céda doucement au rythme de ces strictions lancinantes qu’elle renseignait par des gémissements sur le pathétique de son état autant que sur l’exactitude de leurs manœuvres et qui, sans pitié, poursuivaient et se guidaient sur cette plainte pour ne plus la lâcher tant que monterait cette poignante mélopée. Muriel connut l’étrange mystère de la douleur. Tous ses muscles criaient d’élans et de contorsions inouïes et chaque nouvelle posture rendait la souffrance glorifiée et puis familière et lancinante. Son corps lui semblait le fourreau ajusté de la douleur elle-même. Dès lors chaque stridence la moula dans toutes les figures du plaisir. Elle libéra sans mal ses journées : Robert négociait encore. Chang n’était pas facile à trouver. Elle se heurtait sans cesse à des valets ironiques qui l’abusaient d’indications contradictoires. Têtue, elle courait des heures entières. Elle était prise de la volonté enfiévrée de le surprendre, de l’assaillir, l’arracher à ses occupations du moment, tarauder son esprit, le captiver d’excitation et, détournant le cours de son temps, le voir reconnaître l’urgence qu’il avait de ce corps qu’elle ...
... lui offrait. Mais ce n’était jamais cela : comme si tout était prévenu, réunions et entretiens s’écartaient de lui et il l’accueillait comme une solliciteuse aux abois. Elle se jetait dans l’amour avec boulimie mais seule. Car jamais Chang ne la suivait dans son délire. Il lui faisait l’amour avec une lenteur scrutatrice et bienveillante aussi longtemps qu’il fallait pour qu’elle perde tout espoir de contrôle. Elle s’avouait alors que cela était bien. Humble et reconnaissante, elle ne voulait rien d’autre. Elle se jetait dans les contorsions les plus folles que lui dictaient les élancements des plaisirs qu’il lui faisait. Mais quand elle revenait à la maison, elle se disait qu’elle avait échoué, qu’elle n’avait pas su encore une fois envahir Chang de ce sentiment où il eût enfin convenu qu’il était comblé au delà de toute dette. Robert avait trouvé un financement. Muriel ne demanda pas par qui. Muriel comprit qu’au fond pour elle ça valait pour un congédiement avec remerciements, et un titre de transport pour un retour à la plantation. Elle savait qu’elle n’y reviendrait pas. De ce qu’elle vivait ici, elle ne pouvait plus se passer. Dans l’après-midi même, elle fit appeler par le jardinier le jeune domestique de la maison. Elle était nue quand il entra dans la chambre. Elle n’eut pas la réponse à ce qu’elle cherchait : interloqué, apeuré, il se montra si maladroit qu’elle ne put décider si Yolande l’avait initié ou pas. Elle avait mimé tout de même tous les branles forcenés des ...