Empathie - Histoires de Sexe

Empathie

... Lise se figura l’image de sa colocataire allongée sur son lit, les écouteurs dans les oreilles, se laissant bercer sur son petit nuage, et elle pensa que la douce drogue l’avait sans doute assommée. Elle ne parlait pas, mais au moins il n’y avait pas de conflit latent qui put menacer cette soirée d’anniversaire. La jeune étudiante profita d’un échange démonstratif entre Lise et son amoureux pour se rapprocher de Charlotte. — Ça va ma Louloutte ? lui glissa-t-elle discrètement. Le ton posé et presque sobre de la réponse rassura Lise : — Oui, oui, la crevette… ça va. Lise s’en voulait de ne pas avoir pu lui remonter le moral, mais elle se réjouissait tout de même qu’elle fasse l’effort d’afficher une sérénité de façade. Le regard de la blonde rebelle était tout sauf inexpressif, comme si elle eut voulu se contenter d’écouter ce qui se passait autour d’elle sans jamais intervenir. Un moment plus tard, Lise offrit à Inès une petite boîte de chocolats ; une petite attention qui devait faire mouche. La charmante brune était allongée, la tête sur les genoux de Léo qui lui caressait les cheveux. Elle écarta le rideau soyeux qui lui tombait sur le visage et tendit le bras pour attraper le cadeau. — Merci ma Lisette, t’es chou… répondit-elle avec la voix d’une petite fille déballant une pochette-surprise. Inès n’attendit pas et avala immédiatement une première friandise avant d’en proposer aux autres. — Merci mais ce sera tout pour moi ce soir. Et je suis pas trop chocolat moi, je ...

... préfère ton gâteau aux fruits rouges, répondit Lise avec amabilité.— Et toi, t’en veux ? demanda Inès, à l’attention de Charlotte. Lise sentit son cœur accélérer lorsqu’elle se tourna vers son autre colocataire pour observer sa réaction. Elle fut stupéfaite lorsqu’elle vit cette dernière les yeux fermés et visiblement endormie sur l’accoudoir. Inès laissa échapper un ricanement exempt de méchanceté : — En voilà une qui sera pas fraîche demain ! Lise ne répondit pas car elle soupçonnait l’autre de feindre le sommeil pour ne pas avoir à engager une conversation qui avait de fortes chances de dégénérer en nouveau conflit. ****** Le salon était à présent plongé dans l’obscurité et dans un quasi-silence. Lise se faufila jusqu’à la chambre de Charlotte, frappa à la porte et entra sans attendre la réponse. Elle découvrit son amie recroquevillée en position fœtale sous ses couvertures. Elle semblait avoir le ventre endolori. — Je suppose que tu es fière de toi, miss vodka. Tu passes vraiment pour la pochtronne du quartier, sérieux.— Fous-moi la paix Sainte-Crevette, railla Charlotte. J’ai mal au ventre et j’ai pas envie de discuter. Va te toucher toi toute seule, ça changera. Moi, je veux pioncer tranquille… enfin, quand les lapins d’à côté auront terminé !— Qu’est-ce que tu peux avoir l’alcool mauvais, toi ! Arrête un peu d’être jalouse et mets-toi à la place d’Inès. Ça ne te fait rien de la voir comme ça, toute heureuse de revoir son bonhomme ? T’as pas de cœur ou quoi ?— En attendant ...