1. Intermezzo - Première partie


    Datte: 05/04/2019, Catégories: fh, vacances, mélo, nostalgie, regrets,

    ... pris. Je suis stupide d’avoir cru que tu l’avais emporté avec toi, car tu l’as toujours laissé où il était. Tu me l’as poliment rendu – foutue politesse ! foutu amour de soi ! – ce matin-là, quand tu m’as promis de penser à moi. Sans jamais promettre de m’écrire. Tu ne cherches pas vraiment mon pardon, car cela t’importe peu de l’avoir ou non. Ce que tu regrettes, ce qui motive en toi cette soudaine tendresse pour moi, c’est ce que je suis devenue aujourd’hui, c’est de voir cette souffrance qui me broie le cœur. Mais tu ne t’en tiens pas pour immédiatement responsable… Et pourquoi une telle ignorance, hein ? Car tu ne sais rien de moi, tu ne me connais pas, et sans doute, tu ne t’es jamais douté de l’impact que notre rencontre aurait sur le reste de ma vie… Toi aussi tu as pitié de moi. Et je voudrais être assez idiote pour ne jamais avoir compris ça ! Pour apaiser mes sens bouleversés, je me répète des mots sans suite, comme une litanie… Cœur en souffrance, cœur en friche, cœur en offrande, cœur en fuite…Cœur qui triche… Refouler ses sanglots dans le silence de la nuit… Cœur en souffrance, cœur contrit, cœur en absence… cœur de sang, cœur sans bruit, cœur sans cœur…Cœur omniabsent.Cœur qui s’écœure… à l’infini… Mais dans la nuit, loin de France… sous la lune qui m’offense… … je pleure en silence. – Bonjour. J’ouvre un œil paresseux. Où suis-je ? – Excuse-moi de te réveiller, continue la voix, mais je dois aller à l’Université. Ton sourire et tes yeux pétillants entrent ...
    ... soudain dans mon champ de vision. Nous nous regardons. Sans savoir vraiment pourquoi, ni comment, je me retrouve soudain doucement pressée contre ton corps, ta bouche saisissant la mienne, poussée par un désir qui me fait trembler. Je ne comprends pas encore ce qui se passe, et quelle heure il peut bien être… puis tu éloignes légèrement tes lèvres. – C’était bien, hier, murmures-tu en me fixant droit dans les yeux, tout près de mon visage. Je ne réponds pas, et t’observe sans ciller. – Tu es une femme, maintenant… c’est bien… dis-tu encore. Un grand sourire illumine tes traits, puis tu poses un dernier baiser sur ma bouche, avant de t’écrouler à côté de moi. Je reste immobile, les yeux encore agressés par la lumière du soleil qui inonde la pièce à travers les stores ouverts. Tu ne dis plus rien. Pendant ce temps, je me demande ce que je pouvais bien être avant, si je n’étais pas une femme… – How are you ? demandes-tu, sans me regarder. Je tourne la tête vers toi, et te fais un sourire en guise de réponse. Tu me fixes. J’ai beau savoir que tu ne ressens rien, c’est si bon de sentir sur moi ce regard doux et affectueux ! – Tu as bien dormi ? poursuis-tu, et un sourire vient à nouveau étirer ta bouche. Tu as l’air heureux que je sois là, ce matin. Mais je ne réponds pas à la question : – Tu reviens à quelle heure ? dis-je. Tu détournes les yeux avec un soupir. – Je ne sais pas… peut-être avant deux heures, cet après-midi. – D’accord. Te redressant sur un coude, tu plonges tes yeux ...
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