Intermezzo - Première partie
Datte: 05/04/2019,
Catégories:
fh,
vacances,
mélo,
nostalgie,
regrets,
... dans les miens, tout en caressant du bout des doigts la courbe de mon bras nu. – Ça ne te dérange pas ? Tu as l’air un peu inquiet. Il ne faut pas ; sincèrement, ça ne me dérange absolument pas ! – Non, fais ce que tu as à faire. Tu continues ta caresse, toujours sans me quitter du regard. Mon cœur s’accélère. Je connais bien ce regard. – J’aimerais bien rester ici, murmures-tu, du bout des lèvres. Mes pensées cavalent en tous sens. Moi, j’aimerais bien être seule pour remettre de l’ordre dans tout ça, surtout après ce que j’ai compris cette nuit… Je sais que tu as envie de m’embrasser, encore une fois, mais ce n’est vraiment pas le moment de perdre la tête. – Pourquoi ? Tu ris un peu à cette insinuation subtile. Tes doigts s’égarent sur ma gorge, l’effleurant à peine. – Pourquoi j’aimerais rester ici ? répètes-tu avec un sourire complice. – Oui… – C’était bien hier, réponds-tu franchement. J’aimerais bien recommencer. Tout a l’air si simple, quand c’est toi qui en parles. Je voudrais répondre, mais à cet instant, tu glisses une main audacieuse sous ma chemise de nuit. Ta paume est tiède, elle agace mes seins, et je ferme les yeux. Cela dure quelques minutes, puis je prends mon courage à deux mains, et me racle la gorge : – Tu ne vas pas être en retard ? Un autre soupir fait écho à mes paroles, et tu arrêtes ta caresse, visiblement à contrecœur. – J’y vais. Ta voix manque de conviction. Enfin, tu te lèves et achèves de te préparer. Je garde les yeux clos. T’écoutant bouger ...
... autour de moi. – J’y vais, reprends-tu, cinq minutes après. Je tourne mes yeux vers toi. Au milieu du studio, une casquette perchée sur ta tête, tu me souris, mais tes yeux n’expriment pas grand-chose. Tu n’es déjà plus là, tes pensées sont déjà parties ailleurs, vers un problème économique ou un sujet de cours auquel tu vas assister. Voilà, tes préoccupations intellectuelles t’ont happé à nouveau. Je ne suis déjà plus qu’un souvenir, qu’un vague regret qui ne pèse rien sur tes épaules. Me faire l’amour, partir, ça revient au même pour toi. Encore et toujours, la donnée aléatoire de ton existence. Nous nous disons au revoir, puis la porte claque derrière toi. Je me perds dans la contemplation du mur, immobile et pensive. J’aime bien rester au lit après le réveil, réfléchir, écouter les bruits venant de l’immeuble et de la rue, quatre étages plus bas. À l’étage en dessous, une fillette parle fort, j’entends des bruits d’eau qui coule. Je me demande vaguement à quoi peut bien ressembler cette femme qui criait son plaisir avec son mari, il y a deux nuits ; puis je ne pense plus à rien de particulier. Un bruit bizarre me réveille. C’est le vibreur de mon téléphone portable ; il doit être dix heures et demie, heure à laquelle j’avais réglé mon réveil. Maladroitement, je m’extirpe des couvertures chaudes et moelleuses, me penche au-dessus du lit, et éteins mon portable – natel, comme ils disent ici. Ou quelque chose d’approchant… Je vais me recoucher quand mon regard capte quelque ...