1. Pénétration illégale


    Datte: 09/04/2019, Catégories: fh, copains, amour, mélo, fantastiq, amourdram, regrets,

    ... nouveau ses yeux sur moi. Non, il va pas faire ça. « Je t’en prie Rafe, je t’en prie, je t’en prie », pensé-je très fort. « Ne fais pas ça. » Alerte musicale. Non. Il a dit non ! J’ai l’impression qu’un grand seau d’eau glacée me tombe dessus, me réfrigérant jusqu’au bout des doigts de pieds. Impossible. Impossible ! Envoi. Je relève les yeux de mon téléphone. Il n’est plus là. Le rideau est tombé, la lumière éteinte. Et voilà. Il m’observe encore, dans le noir, pour que je ne le sache pas. Ça c’est du Rafe tout craché. Je le connais si bien. Il me laisse mijoter dans mon jus. Comme n’importe quelle petite pétasse sans importance. Je me sens soudain très fatiguée. Mon téléphone reste désespérément amorphe. J’attends. J’ai l’impression d’avoir le cœur fouaillé par un poignard. La première larme m’échappe. Bouleversée, je la sens rouler sur ma joue transie par le froid, puis s’insinuer dans mon cou, contre mon écharpe, me faisant frissonner encore une fois. J’attends. Une voiture passe, ralentit devant moi, puis repart dans un éblouissement rouge. Je regarde ma montre, à la faible lumière du lampadaire. Déjà cinq minutes. Désemparée, je relève les yeux sur ses fenêtres. Il est là, dans le noir, planqué derrière son rideau, il m’observe, il attend. Je le sais. Sur le côté du bâtiment, une lumière s’éteint soudain. Je n’y avais pas fait attention jusqu’alors, obnubilée par sa présence, si proche, que je devine. Mais là, je comprends. C’est la lumière de sa chambre. Il était ...
    ... dans sa chambre. Il ne me regardait pas dans le noir. Il n’était pas là. Il ne sera peut-être plus jamais là pour moi, avec moi. Alors un sanglot violent me déchire, et cette fois, je pleure pour de bon. * — On se connaît ? me lance quelqu’un en s’asseyant sur le tabouret d’à côté. Je cligne des yeux, revenant à la réalité. Quelle approche archi-bateau, usée jusqu’à la corde. Je me tourne sur mon siège pour dévisager l’intrus, quand j’ai un hoquet de surprise. Ah, ben si, on se connaît, en fait ! J’ébauche un petit sourire. Mon ami m’embrasse sur la joue. Je sens une bouffée de son parfum, boisé, agréable. — Salut Wil ! Qu’est-ce que tu fais là ?— Et toi ? s’amuse Wilhem. Si je me souviens bien, t’es pas du coin… Je hausse les épaules. — J’étais venue voir Rafe, réponds-je avec un peu d’amertume.— Rafe ? Ton ami Raphael ? De la fac ?— Hum-hum. Lui-même. Je bois une gorgée de mon deuxième chocolat chaud. Wil commande une bière au barman et pose ensuite sur moi un regard perçant. — Ça n’a pas l’air d’aller, fait remarquer le jeune homme, d’un air doux. J’éternue bruyamment dans ma main. — Désolée, m’excusé-je, piteuse. J’ai toujours envie d’éternuer quand les larmes me montent aux yeux, ça me pique le nez… Wil me contemple intensément, puis me dédie un sourire de réconfort. Je me sens vraiment bête. On lui sert sa bière, et Wil fait doucement tinter son verre contre ma tasse de chocolat. — Trinquons à notre rencontre fortuite, suggère-t-il avec une soudaine gravité. Ce qui va me ...
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