1. Une petite amourette


    Datte: 06/05/2019, Catégories: fh, fplusag, boitenuit, danser, Collègues / Travail amour, cérébral, revede, nonéro, amourcach, regrets,

    ... fait un signe amical en arrivant sur la piste. C’est un de ces moments où le DJ pilote à vue pour ranimer l’ambiance et tonne périodiquement « changez de cavalière ! ». Je manigance pour me retrouver dans les bras de l’être aimé et joue d’emblée le grand jeu. — Bonsoir, tu arrives bien tard, morigéné-je tendrement à son oreille en le tutoyant d’autorité, heureuse de le tenir enfin. Arnaud m’enserre la taille tandis que je me pends à son cou et colle mon corps contre le sien sans plus de pudeur que si nous formions un couple d’amants aguerris. Sans délai aucun, je poste mon pubis à l’affût de l’émoi que je rêve de susciter, et ondule langoureusement du bassin d’une manière sans équivoque. Il n’est pas dans ma nature d’être autant dévergondée, je dois me faire violence et ma précipitation en est l’expression, mais le premier pas franchi, la suite vient toute seule. Le mâle se dégèle, sa main descend sur ma chute de rein, son souffle caresse la naissance de mon cou, une turgescence de bel aloi palpite tout contre mon ventre. La stratégie marche à merveille, que me recommandait Marie-Noëlle. Je n’imaginais pas le faire bander si vite. Le désir du mâle aiguillonne le mien. Ma raison déraille, je deviens folle, oublie la prudence, me fais plus chatte et presse ma joue contre sa poitrine dans l’échancrure de la chemise ouverte. Les battements de son cœur rapportent à mon oreille le récit de notre idylle, tandis qu’une tension diffuse tourmente mollement mon bas ventre dans lequel ...
    ... fulgure de temps à autre une onde brutale, dont le supplice modèle ma torture à l’image du plaisir. Le DJ gueule à nouveau dans son micro « changez de cavalière ! ». Je n’ai nullement l’intention de laisser la place mais la gamine est déterminée. — Carole, Geneviève ma petite amie, murmure Arnaud en guise de présentation sans oser me regarder, manifestement empêtré dans un embarras à double détente et finalement plus soucieux de venir à la rescousse de sa donzelle, que d’égard envers moi. L’humiliation absolue ! Je suis anéantie et abandonne la place, la queue basse pour plagier l’expression des mâles, laquelle au demeurant ne rend qu’imparfaitement compte de mon état. Je suis écrasée, défoncée, livide, au bord de la syncope, mes jambes sont en coton et je crains fort de ne pas tenir la route. Marie-Noëlle vient à mon secours, me prend dans ses bras, dans lesquels je me réfugie. Nous dansons étroitement serrées, tandis que je rage en silence et pleure doucement sur son épaule. Plus tard, le miroir me renvoie l’image d’une harpie, paupières gonflées, yeux rougis et les joues zébrées par les coulées du mascara, debout face à Marie-Noëlle, laquelle s’affaire, nettoie, essuie avec douceur et tente de me redonner une apparence humaine. De temps à autre, des spasmes me secouent encore mais cela tient plus de la réaction nerveuse que du chagrin. D’ailleurs, mes larmes ne sont déjà plus si abondantes et mes sanglots ont perdu en intensité. — C’est la dernière fois que je me fais avoir, ...