Une petite amourette
Datte: 06/05/2019,
Catégories:
fh,
fplusag,
boitenuit,
danser,
Collègues / Travail
amour,
cérébral,
revede,
nonéro,
amourcach,
regrets,
... tandis que je me penche pour les soins. Je l’imagine quand il reluque mes fesses tandis que je m’affaire pour ceci ou cela ou bien pour rien, simplement parce que je le veux bien. Ces menus plaisirs, somme toute assez innocents, font mon bonheur et pimentent ma vie. Ils ne surviennent guère qu’une ou deux fois la semaine, lors des services d’Arnaud, dont l’arrivée est fonction du planning établi par l’infirmière chef, laquelle navigue à vue pour satisfaire des besoins en partie imprévisibles et assez variables d’un jour à l’autre. Il résulte que les usagers ignorent qui va débarquer pour les soins. C’est en quelque sorte, chaque jour la surprise. On s’y fait. C’est dire la tombola, l’espoir qui chaque matin me tient en haleine. La récompense n’en est que plus douce quand d’aventure l’être aimé franchit le seuil. Mon amourette pour Arnaud me tient compagnie, me réchauffe le cœur et me distrait. Je ne saurais plus m’en passer, mais ma débauche est nécessairement mesurée, mes désirs réglementés et mes débordements contrôlés, car il est primordial de ne pas bouleverser ma vie riquiqui et codifiée de petite bourgeoise. J’aime mon mari et mes filles, pas question de bousculer mes priorités pour Arnaud. Bobonne je suis, bobonne je reste jusqu’au bout des ongles et y compris dans mes égarements. Le temps s’écoule paisiblement et mon sentiment va son chemin de même manière. Cette passion que je voue au jeune homme n’est pourtant pas aussi inoffensive que je crois. Un beau jour, ...
... plutôt mauvais d’ailleurs, des nuages perturbent mon ordonnancement paisible et la jalousie me donne à connaître sa morsure. Ce jour là, une coïncidence maligne fait que Magali, ma fille aînée, m’a accompagnée alors qu’Arnaud est de service. La différence d’âge n’est pas si importante et les deux jeunes gens se découvrent des affinités, cultivent une complicité dont je prends ombrage. Un tel synchronisme est rare, j’y vois la main du malin dont les griffes déchirent mon âme et mon cœur. Les affres du supplice me tourmentent et persistent tout le jour et la nuit suivante aussi. « Pitié Mon Dieu ! », imploré-je sans être entendue. Du moins, croyais-je ne pas être entendue mais le Très-Haut ne réagit qu’à son heure. Le lendemain, la destinée m’adresse le signe d’espoir qui va clore ma convalescence. L’ange charitable délègue l’infirmière chef, laquelle livre l’information providentielle à l’occasion d’un contrôle inopiné. — Arnaud aime beaucoup « votre tournée », il la redemande autant qu’il est possible, lâche-elle ingénument tandis que nous ragotons un peu des uns et des autres de « l’Association ». Dans ma petite tête, le déclic est quasi instantané. Les visites de l’être aimé sont effectivement plus fréquentes depuis quelque temps. Le rapprochement avec mon auguste personne triomphe, quand bien même mes suppositions seraient injustifiées. Un espoir fou naît dans mon cœur autant que dans mes tripes et prend son essor. L’exaltation s’empare de tout mon être. Je frémis, je tremble, ...