1. Ma main et moi


    Datte: 15/05/2019, Catégories: fh, ffh, fbi, Collègues / Travail médical, handicap, campagne, douche, intermast, Oral pénétratio, init,

    ... fragile, Caroline était une belle brune d’une trentaine d’années. Ses yeux étaient d’un bleu absolument pur. Je devais faire une tête de plus qu’elle. Comme à son habitude, elle portait un pantalon d’équitation qui la moulait agréablement et un tee-shirt d’un mauve sombre. Ses baskets étaient crottées et je supposai qu’elle venait de s’occuper de ses chevaux. Je me dirigeai vers le banc pour ramasser ma serviette. J’aimais bien Caro, même si c’était une personne peu expansive. Elle ne parlait pas beaucoup, préférant écouter, toujours un peu de côté, mais sans s’isoler pour autant, ne s’épanouissant vraiment que dans le manège, près de ses chevaux. Mais là, sur le coup, j’étais embarrassé, nu comme un ver devant elle. — Non, c’est pas grave. Je voulais prendre une douche. Mais je vais te laisser la place. Je pris ma serviette et la tenant devant moi, j’en fis un bouclier pour me cacher à ses yeux. Habituellement, nous nous arrangions, hommes et femmes, pour prendre nos douches à des moments différents, attendant que l’autre groupe ait fini ses ablutions pour envahir à notre tour les douches. — Tu es là depuis longtemps ? ajoutai-je. Caroline rit franchement — Oui, assez pour t’avoir vu jongler avec le savon. Et merde. Je me sentis embarrassé. Pourtant mon petit problème de main ne me préoccupe pas plus que ça, habituellement. Mais deux ans plus tôt, dans une autre colo, avec des adultes handicapés mentaux, je m’étais déjà blessé au bras gauche. Un cheval avait commencé à ...
    ... descendre une côte -déjà- et personne ne freinait la roulotte, qui finit par pousser sur la croupe de l’animal. Porté par le poids, il finit par se mettre au trot et allait bientôt devoir passer au galop. S’il trébuchait, l’accident était inévitable. L’engin allait se renverser. Quand le percheron passa à ma hauteur, je saisis son harnais pour lui tenir la tête droite. Les brancards me rentrèrent douloureusement dans les côtes et je fus soulevé du sol. Mais je tins bon. L’attelage finit par s’arrêter. Mon bras s’était allongé de vingt centimètres au bas mot. Et ce soir-là, une animatrice dut me donner à manger. L’humiliation fut totale quand j’entendis un visiteur demander : — Vous en avez même qui ne savent pas manger tous seuls ? Grand moment de solitude. Je bredouillai un truc quelconque. Tant pis pour ma douche. J’essayerai de me laver au robinet avec un gant. Mais Caroline s’approcha de moi et me poussa vers la cabine. — T’inquiète pas. Y’a pas de mal à avoir besoin d’un coup de main. Elle posa ses propres affaires sur le banc et vint me rejoindre. Je ne savais pas trop comment prendre son attitude. Elle dut s’en rendre compte. — J’ai déjà étrillé les chevaux ce matin, alors un bonhomme en plus… Je me rappelai alors qu’elle était en congé ce jour-là, mais que pour elle, cela ne voulait pas dire laisser ses animaux sans soins. Elle revenait donc de l’écurie quand elle m’avait rejoint aux douches. — Tu es pas obligée, tu sais, je… Mais Caroline ne me laissa pas finir ma phrase. ...
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