Clara, ma "marraine".
Datte: 06/06/2019,
Catégories:
fh,
fbi,
amour,
volupté,
69,
champagne,
ecriv_c,
... plus forte que moi qui suis en pleine dérive, au bord de la déprime. — Tu viendras en week-end ou en vacances, m’a-t-elle dit avec un pâle sourire.— Et puis moi aussi, je peux me libérer… De toutes manières, dans un an au plus j’arrête ce job à la c… avait-elle ajouté. Notre dernière nuit fut tendre, sans débordements. Nous n’avons pas fermé l’œil, alternant jeux amoureux et des « serrés-tendresse-à-parler ». Elle m’a donné une photo sur laquelle elle a appliqué un baiser au rouge à lèvres. J’ai eu droit aussi à suçon bien placé… Je n’ai rien dit de l’appel de Laure. Pas nécessaire. Bien sûr, échanges de numéros de téléphone et d’adresses. Le lendemain matin, elle a tenu absolument à m’accompagner à l’aéroport. J’ai horreur de ça, ces adieux qui n’en finissent pas, ces coups d’œil incessants sur l’heure, ces soupirs, ces échanges de mots où l’on fait semblant de parler d’autre chose, et puis ce moment où il faut bien se quitter… Quand passé le contrôle je l’ai vue seule dans le hall me regarder m’éloigner, une main en l’air, j’ai bien cru qu’elle pleurait… Et quand l’avion s’est arraché du sol, j’ai compris comme un symbole que Clara et Laure m’étaient également arrachées du cœur, avec le même bruit d’enfer. Je me suis alors tourné vers le hublot pour me cacher, et comme un enfant, j’ai chialé. Quelle allait être ma vie maintenant ? Bouleversée par ces deux filles, je ne pourrais désormais la voir comme avant. Amoureux de Laure, devenue un fantôme, peut-être aussi de Clara, ...
... femme imprévisible, changeante, passionnée. Mais il est vrai qu’il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas… — Monsieur, une boisson ? C’est l’hôtesse qui me tire de mes réflexions ! Je me tourne vers elle. Le choc ! Une beauté blonde, cheveux tirés en arrière, avec ses grands yeux qui me scrutent. En un éclair je crois voir Laure tant la ressemblance est frappante : même taille, même allure. Bouche bée, je la regarde, interloqué, tous mes souvenirs, toutes les images gardés de Laure semblant d’un coup se réincarner. Elle me sourit, lèvres humides et entrouvertes. J’en suis tétanisé, le temps semble arrêté, mon regard perdu dans le sien cherchant plus loin, plus loin… Une voix qui me paraît venir de nulle part répète : — Une boisson ? Je frissonne et reviens aux réalités, le brouhaha de la cabine, le ronronnement des réacteurs me parvenant à nouveau. — Oui, merci, un jus d’orange, bredouillé-je en m’échappant de son regard. Elle me sert un verre et, en se penchant pour me le tendre, je remarque son badge où est gravé son prénom. Un « Laure » y scintille par le soleil rasant traversant mon hublot ! Je manque lâcher le gobelet ! — Oh ! Excusez-moi ! minaude-t-elle. Dans le mouvement, nos mains s’effleurent et, s’étant penchée davantage, je sens son parfum m’envahir, son souffle tout proche me caresser. Quelques secondes de bonheur… De sensations indicibles, de tendres réminiscences d’une Laure, la mienne, un instant retrouvée. Maintenant calé dans mon siège, je ferme ...