Les lundis de Cendrillon, ou le grand théâtre du désir (1)
Datte: 03/07/2019,
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... crainte et sans honte jouer et jouir, dans ses bras, avec sa complicité délicieuse, de tous les hommes que me proposaient mon imagination et ma mémoire. À quoi bon chercher ailleurs les plaisirs, quand la vie m’offrait à elle seule les douceurs du plaisir conjugal et les délices de l’adultère imaginaire ? Deux ans de bonheur et de tranquillité d’esprit, que je ne demandais qu’à prolonger toute une vie. Cette sérénité nouvelle, je la ressentais aussi au lycée. Jamais, de ma courte vie d’enseignante, je n’avais assumé avec autant de décontraction et de naturel, la séduction que je pouvais exercer sur mes élèves. Pendant des années, j’avais cherché à la nier. Depuis deux ans, je l’acceptais tranquillement, comme une donnée inévitable, et somme toute pas désagréable. Là aussi, Frédéric m’a beaucoup aidée, par ses taquineries : « Ma petite femme, non seulement ça ne me gêne pas de me dire que tous les élèves mâles de ton cours te reluquent avec concupiscence le jour et se caressent la nuit en pensant à toi, que toutes tes élèves femelles doivent te haïr cordialement le jour et rêver la nuit de te vitrioler, non seulement ça ne me gêne pas, dis-je, mais ça me flatte… » L’année dernière, il m’a encouragée à raccourcir mes jupes, à montrer mes pieds, à découvrir mes bras, à porter des chemisiers décolletés ou des maillots moulants. Toujours est-il que j’ai appris à affronter avec le sourire le regard gourmand ou inquisiteur de mes élèves (et pas toujours de mes élèves mâles, comme ...
... le croit mon Frédéric !) ; je ne le relève jamais, mais j’enregistre, et je l’accepte même avec une forme de gratitude. C’est une manière pour eux de me remercier d’être désirable, de me dire, sans un mot, le plaisir qu’ils ont de m’écouter et de me voir. Je n’ai pas trente ans, et de telles joies ne me seront pas accordées toute ma vie. Je ne me suis jamais sentie en danger, durant tous ces mois, car j’ai appris à leur faire sentir, par le ton de la voix ou l’expression d’un regard, les limites à ne pas dépasser. Une seule fois, je me suis sentie un peu ébranlée, l’année dernière, lorsque j’ai reçu de la part d’un élève une déclaration évidemment anonyme et dactylographiée, qui n’était pas loin de l’obscénité, et dont je me souviens presque par cœur : « Madame, juste un mot pour vous dire que vous me faites bander, que je me masturbe en pensant à vous, à votre cul qui ondule sous vos jupes, à votre bouche, à vos belles jambes que vous aimez nous montrer, à vos seins lourds qui pointent sous vos tee-shirts et que j’ai envie de palper. Quand vous vous retournez pour écrire au tableau, tous les mecs rêvent de passer leurs mains sous vos jupes et de vous caresser la chatte qui est peut-être humide, qui sait ? Vous êtes la plus femme la plus bandante du lycée, et vous le savez et on crève de désir pour vous. » Ce n’était pas précisément du Choderlos de Laclos (et je ne parle pas de l’orthographe…), mais le désir était exposé avec une telle franchise et une telle violence que, ...