1. Les larmes d'Antigone


    Datte: 24/07/2019, Catégories: copains, nonéro, portrait, Collègues / Travail

    ... répertoire des services techniques. Après, plus rien, comme si tu étais passé à autre chose : pas besoin d‘être très malin pour comprendre que tu allais téléphoner au fada de l’informatique.— Tu sais qu’il dit beaucoup de bien de toi, celui-là.— Il a intérêt, sinon j’arrête de faire le boulot à sa place.— Et toi, Élodie, comment as-tu su pour l’atelier de peinture ?— Élémentaire, mon cher Mickael ! Tu avais l’air si malheureux ce jour-là, tu nous regardais si différemment. Tu avais forcément découvert des choses sur nous. Mais puisque tu n’étais pas en colère, tu n’avais pas encore vu mes dessins. Et comme je sais très bien ce qui se passe dans ta petite tête, j’étais certaine que tu irais dès que possible, c’est-à-dire le soir même.— Et le lendemain, tu as compris que c’était fait…— Ah oui, dès que tu as mis les pieds dans le labo, là il n’y avait pas à se tromper. Tu étais remonté comme un coucou suisse, prêt à mordre la terre entière ! D’ailleurs, tu as été odieux avec moi, alors que je ne cherchais qu’à t’aider. Tu as bien mérité ce que je t’ai dit. De toute façon, ça serait sorti un jour ou l’autre. Elle s’interrompit quelques instants. — Ça y est, on a répondu à toutes tes questions, te voilà rassuré ?— Oui… enfin non, car je vois arriver quelque chose de terrible.— Ah, et on peut savoir quoi ?— Vous savez, vous êtes toutes les deux assez extraordinaires, chacune dans votre style. Vous m’avez fait prendre conscience de beaucoup de choses et je vous en suis infiniment ...
    ... reconnaissant. Mais je n’ai ni ton talent ni le génie d’Anne-Sophie, je suis juste un monsieur tout le monde, perdu parmi les autres. C’est sûr, je vais très vite vous décevoir et bientôt vous ne ferez même plus attention à moi. Je sais que je ne mérite pas votre amitié et que ce bonheur ne peut pas durer, mais ce sera vraiment très dur d’oublier ces moments merveilleux que je vis avec vous. C’est Anne-Sophie qui me répondit. — Mickael, tu crois vraiment qu’à chaque fois que notre route croise celle d’un garçon mal dans sa peau, on le met dans notre lit, on l’emmène en week-end, on lui raconte notre vie en long en large et en travers, simplement pour le plaisir de jouer les saint-bernard ? Si j’ai couché avec toi, c’est que j’en avais sacrément envie, et reconnais que j’ai eu de la constance car on ne peut pas vraiment dire que tu nous aies facilité la tache. Aujourd’hui, on a passé une super journée ensemble. Tu es gentil, prévenant, drôle, intelligent et pour tout te dire tellement agréable comparé à tous ces abrutis qui nous regardent comme des friandises en papillote et ne pensent qu’à nous coller la main aux fesses avant de nous sauter dessus ! Alors il faut que tu arrêtes de te dévaloriser. Peu de gens sont capables de réagir comme toi et de se remettre en cause aussi vite. Tu fais preuve depuis quelques jours d’une lucidité impressionnante. Depuis longtemps, je t’observe sans rien dire. Tu fonctionnes à l’intuition et avec ton cœur, et tu prends les bonnes décisions, ...