1. Celle-là vit


    Datte: 04/11/2019, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme

    Veni vidi vici ********** À Nouroog, merci pour le défi. ********** Ses pieds lui faisaient mal. La sueur qui perlait de son front lui piquait les yeux. Elle gravissait pourtant une à une les pierres du sentier tortueux sous les encouragements de son père. S’appuyant sur le bâton qu’il lui avait confectionné, elle atteignit enfin le sommet ! Comme dans un rêve, la majestueuse chaîne de montagnes s’étendait à perte de vue. Certaines étaient comme saupoudrées de sucre : névés, les neiges éternelles. Un oiseau tournoyait dans le ciel ; un aigle ou un vautour, elle ne savait pas encore les reconnaître. Les moutons paissaient au loin dans les estives. Le sol était parsemé de fleurs multicolores et de crottes de lapins, rondes et luisantes. Elle attrapa la gourde que son père lui tendait et la porta à sa bouche. L’eau qui coulait dans sa gorge avait une saveur particulière, comme un goût métallique. Elle aimait ce goût étrange tout comme elle ne savait pas pourquoi elle affectionnait l’odeur de l’essence des voitures. Tout comme son père, elle avait ôté son tee-shirt et s’était mise torse nu. Le vent et le soleil caressaient sa peau. Elle aimait s’étendre sur le sol et poser sa main sur sa poitrine pour sentir son cœur battre sous la peau, la chair et les os. Poum-poum, poum-poum… Elle écoutait inlassablement ce bruit rassurant qui lui disait qu’elle était en vie. Elle avait l’impression que son cœur battait dans sa paume. Maintenant, elle savait que quand quelqu’un était mort ça ...
    ... voulait dire qu’il ne reviendrait pas, jamais. Sauf si on croyait au Bon Dieu et que tous les gens morts se cachaient derrière les nuages. Mais si Dieu existait, pourquoi il faisait mourir les gens, alors ? Comment ils faisaient quand il n’y avait pas de nuages dans le ciel ? Et puis, pourquoi ils se cachaient ? Sa copine Jeannette, elle, aurait bien aimé que sa maman sorte de sa cachette des fois. Elle, elle ne savait pas trop si elle devait y croire, ou faire semblant pour ne pas avoir d’ennuis. Un peu comme pour le Père Noël. Son père à elle était si grand qu’elle voyait ses poils de nez par en-dessous. Il était si fort… il savait la faire sauter si haut dans les airs. C’était lui le meilleur, c’est sûr ! Il avait aussi des poils sur le torse. C’était rigolo, ça frisait. Sa peau à elle était toute lisse, avec juste des tout petits poils blonds minuscules quand elle regardait de très très près. Maman disait que les filles n’avaient pas de poils là, même quand elles deviennent des femmes. C’est vrai que la seule fois où elle avait aperçu sa mère nue dans la douche, elle avait bien vu qu’elle avait des poils tout noirs comme ses cheveux, en bas, entre ses jambes. Père et fille descendirent un petit chemin qui menait à un lac vert émeraude. On voyait la vase au fond, et même des poissons. Elle courut vers le bord de l’eau, enleva ses chaussures et son pantalon et se mit aussitôt à nager. En culotte. À l’école, cette crâneuse de Nelly se vantait qu’elle avait un maillot de bain ...
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