1. Celle-là vit


    Datte: 04/11/2019, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... ses livres, de ses BD, de son imaginaire, elle dessinait des filles qu’elle trouvait belles. Elle aimait bien quand elle se changeait avec les filles du lycée dans les vestiaires collectifs du gymnase ; comme ça, elle pouvait apercevoir les unes et les autres en sous-vêtements. Des filles fines comme des modèles de magazines, aux petits seins pointus, à la taille mince et au ventre plat, aux gambettes légères. Pas comme elle et ses gros mollets. Des filles aux formes qui s’arrondissaient. Même les pimbêches pouvaient être jolies tant qu’elles n’ouvraient pas la bouche. Quand la porte s’ouvrait, elles paniquaient, se cachaient, les cris fusaient, elles avaient peur que les garçons les regardent. Elles avaient honte ou quoi ? Étaient-elles aussi complexées qu’elle ? Chaton la regardait de ses grands yeux aux pupilles dilatées. Puis il bondissait et jouait à attraper les feuilles et les crayons éparpillés au sol. Alors elle le prenait, le collait contre sa poitrine jusqu’à ce qu’il s’apaise et ronronne, le déposait en boule entre ses jambes en tailleur. Toujours nue, elle se mettait à écrire sur sa peau des citations qu’elle aimait, en s’appliquant sur la calligraphie. La fine pointe du stylo lui procurait des frissons. Elle traçait de faux tatouages qui recouvraient ses mollets, ses cuisses, ses bras, son ventre, ses seins. Elle se demandait si elle est folle. Elle piquait du maquillage à sa mère. De toute façon, cette dernière n’en mettait jamais, sauf en de rares occasions ...
    ... comme les mariages. Comme les robes qui lui allaient pourtant à ravir, surtout celle en soie avec des petites fleurs rouges. Non, sa mère préférait s’emmitoufler dans une superposition de vêtements sombres et trop amples. Les produits de la trousse étaient presque tous secs ou périmés. Le rouge à lèvres était encore potable ; elle s’en appliqua sur les lèvres. Elle se trouva bizarre avec, comme si ce n’était plus elle dans le reflet du miroir. ********** Jour de marché. Son œil fut attiré par des robes aux couleurs chatoyantes. Elle, qui ne portait que des tenues sombres et discrètes, adorait s’entourer d’objets aux motifs variés : pois, rayures, fleurs, triangles… Ce jour-là elle passa et repassa devant le stand en scrutant l’étal, puis elle se décida à toucher. — Soie naturelle, Mademoiselle, avait dit la vendeuse— En effet, avait-elle répondu, songeuse. Et si au lieu de recouvrir ses sacs, trousses, crayons et stylos… elle se couvrait elle-même de formes graphiques et colorées ? Depuis qu’elle ne se préoccupait plus de son poids, son poids n’était plus un problème. Ses fringales avaient cessé et l’aiguille de la balance s’était stabilisée, pour le peu de fois où elle y montait désormais. Elle ignorait sa taille dans les magasins et ne choisissait ses habits qu’en fonction de son aisance. Au moins deux doigts pour être à l’aise, pas trop pour ne pas nager dans ses tenues. Mais comment savoir quelle taille prendre ? Il y a rarement des cabines d’essayage sur les marchés. Elle ...
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