1. Celle-là vit


    Datte: 04/11/2019, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... deux-pièces. Qu’est-ce que ça pouvait faire ? En plus, elle n’avait pas de seins : elle voulait juste faire semblant d’être une grande. C’était comme son pantalon pattes d’éléphant. Ça ressemblait même pas à un éléphant, d’abord, et à quoi ça servait ? Ça ne faisait pas courir plus vite à la balle aux prisonniers, non mais, sans blague ! Pierre, il courait vite ; toutes les filles l’admiraient. Antony, c’était le meilleur copain de Pierre, sauf qu’il ne courait pas aussi vite. Il essayait de le rattraper mais il n’y arrivait jamais. Et en plus c’était un cancre, comme disait la maîtresse. Pierre aussi c’était un cancre, mais lui il courait vite alors il était toujours capitaine d’équipe à la balle aux prisonniers. Elle n’aimait pas Pierre : il était trop bête et prétentieux. Il ne voulait pas de filles dans son équipe. Et Antony, elle avait pitié de lui mais c’était pas son copain : il ne voulait pas jouer aux billes avec elle. Elle préférait Guillaume. Lui, il savait faire des origamis, il attrapait des insectes sans leur faire mal et il collectionnait les jolies pierres dans une boîte ; un jour il lui avait montré. Et surtout, il voulait bien jouer avec les filles. Elle adorait barboter dans l’eau. Que ce soit dans le lac, dans une rivière, ou plus souvent dans la baignoire. Elle observait la pulpe de doigts qui se fripait, son nombril ridé, ses petites taches rouges ou brunes ou blanches sur tout le corps. Certains étaient des grains de beauté, d’autres des « taches de ...
    ... naissance », d’autres encore des cicatrices. Avec son cousin Livio, ils jouaient avec la mousse, ou à la dînette dans l’eau. Il avait un zizi, lui, et pas elle. Mais elle avait bien regardé ; elle n’avait pas rien : elle avait un petit truc rond, un peu caché. Peut-être que c’était un zizi qui n’avait pas poussé. Elle se disait que ça viendrait peut-être, plus tard. ********** Elle se réveilla dans son lit rustique à bords hauts. Machinalement elle passa sa main sous son bras. Une sensation inhabituelle lui glaça le sang. Elle remonta sa main le long des côtes, puis sur son aisselle : un duvet épais était venu remplacer la peau toute lisse. Elle avait envie de pleurer. Adieu l’enfance. Enfin ça elle le savait déjà, depuis le jour où elle avait demandé à son père si les boules dures dans ses seins étaient normales et qu’il avait détourné les yeux devant sa poitrine naissante. Et que sa mère lui avait dit qu’elle aurait bientôt du sang qui coulerait entre les jambes et que ça allait être affreusement douloureux. Elle tâta alternativement les deux masses de graisse qui avaient poussé sur sa poitrine, la droite, la gauche… C’était tout mou avec au milieu une boule qui faisait un peu mal si elle essayait de l’attraper. Elle ne pouvait plus sentir aussi bien les battements de son cœur contre sa cage thoracique. Elle ne pouvait plus courir comme avant, ça faisait mal. Les masses avaient poussé si vite, tellement vite qu’elle avait des craquelures sur les seins comme les zébrures sur le ...
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