1. Une souris et des hommes


    Datte: 07/11/2019, Catégories: fh, fhhh, couleurs, vacances, pénétratio, Partouze / Groupe init,

    ... petit verre, que Boubacar récupère lorsqu’il est vide. Une fois tous les verres rassemblés, Ahmed les remplit à nouveau, sans se soucier de les laver ou de les repérer. J’hérite d’un verre dont je suis sûre qu’il n’était pas le mien lors de la tournée précédente ; l’interversion ne semble pas les préoccuper. J’essaie de paraître aussi détachée à cet égard qu’ils le sont eux-mêmes et surmonte ma répugnance née de l’idée de poser mes lèvres sur des traces qui ne sont pas les miennes. À la troisième tournée, j’y suis déjà moins sensible. Nous sirotons nos thés tout en bavardant du Sénégal, d’eux, de moi ; de mon mari aussi. Au sujet de ce dernier, j’en avais trop dit mais pas assez : il me faut revenir sur sa réaction face à la jupe que je porte. Et par la même occasion, je relate la raison pour laquelle je la porte, j’ai besoin de me justifier ; j’omets cependant de préciser que pour émoustiller mon zigoto, j’ai un peu anticipé le strip-tease projeté. Une petite cachotterie bien légitime ; du reste, cela me donne à penser que j’ai tort d’étaler ma vie : ma mère dit toujours que je parle trop, c’est mon côté fofolle, ça me joue des tours. Pauvre Greg ! Que dirait-il, s’il savait que je parle de lui ? — Il est jaloux, conclut Ibrahim. Je pense comme lui, mais j’éprouve néanmoins le besoin de défendre mon époux. — Mais non, il est juste de la vieille école.— Tu l’as déjà trompé ? Nous en sommes venus au tutoiement un peu plus tôt ; mais, même si nous usons de cette familiarité, la ...
    ... question n’en frappe pas moins à cœur d’un domaine réservé qui ne le regarde pas. J’ai des choses à cacher dont je ne suis pas fière, ni honteuse d’ailleurs : c’est juste que ça ne regarde que moi. J’ai connu des aventures ; l’une a duré plusieurs mois et m’a laissé un souvenir douloureux : le salaud m’a larguée. Un con… Vais-je énumérer mes griefs sur la gent masculine ? Il s’en faut d’un rien… Dans quel guêpier me suis-je fourrée ? Il est tellement agréable de parler de soi quand on a un auditoire complaisant ; j’éprouve du plaisir à m’exhiber de la sorte, à déballer ma vie, et pas que ma vie, d’ailleurs… Depuis le début, je me méfie des deux jeunes gens assis en face de nous ; je crains qu’ils n’en apprennent plus que je ne voudrais sur mon compte : ils sont idéalement placés pour découvrir ce que je m’efforce de dissimuler ; du moins, la pénombre de fin du jour est-elle une alliée. Je devrais briser là et rentrer, mais je ne le fais pas ; la situation et ces gens m’émoustillent. Je résiste au moins à la tentation de m’épancher davantage et évacue la question importune autant qu’indiscrète : — Si je l’ai déjà trompé ? Non ! Je peux bien finasser et rabâcher, ma réponse n’en est pas moins à la fois trop laconique et pas assez spontanée. Mon interlocuteur a tôt fait de flairer le mensonge. — Souvent ?— Joker. L’inquisition m’agace, je m’empêtre dans mes contradictions. J’ai envie de faire mon intéressante et clamer combien je suis libre, mais je devine l’exercice assez vain ...
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